Le 25 août au Palais Mohammed V, le Prési de la Transition, Mamadi Doum-bouillant, a dirigé le Conseil des ministres. D’emblée, il a instruit le Premier ministre, Bernard Goumou, de prendre toutes les dispositions afin de s’approprier le contenu du rapport final des Assises nationales. Il lui demande de faire des propositions «concrètes et réalistes», mais aussi d’élaborer un chronogramme de vulgarisation du rapport.

Ce sont 500 décisions qui ont été prises en huit mois de gestion du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement). Bernard Goumou envisage de les regrouper par catégorie et d’exécuter par ordre de priorité celles qui dormaient jusque-là. Selon lui, les lettres de missions sectorielles et les décisions du Conseil des ministres doivent être les outils soumis à un réexamen avant de retenir trois actions majeures à réaliser par département d’ici la fin de l’année.

Le Premier ministre indique que chaque ministre devra présenter, dans les deux prochains mois, la planification budgétaire des investissements de son département. Le but est d’accélérer le processus d’exécution et de passation des marchés. «Plusieurs contrats ont été signés pour plusieurs chantiers, mais un accent devra être mis sur le suivi des paiements. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de reprendre les travaux du comité de trésorerie. Il a invité le Pool financier à une bonne collaboration avec les banques primaires. On doit les rassurer davantage dans l’octroi des crédits», rapporte le compte-rendu.

Moussa Cissé, le ministre de l’Économie, des finances et du plan, a indiqué que le Cadre de programmation budgétaire a été adopté, y compris la transmission du Cadre de dépense à moyen terme par l’ensemble des départements ministériels. Le Cadrage budgétaire sera présenté en conseil interministériel, avant la saisine du Conseil national de la transition pour adoption. Le ministre du Budget, Lanciné Condé, informe de la tournée de son département dans les autres ministères pour trouver des pistes de solution au décaissement des fonds.

Le Conseil recommande aux ministres, d’identifier les actions prioritaires qui impactent la vie du populo, d’élaborer un canevas d’actions en collaboration avec le Bureau de suivi des projets prioritaires du Président.

Massacre du 28 septembre 2009

Voilà près de treize ans que l’AVIPA (Association des victimes, parents et amis) du massacre du 28 septembre 2009 réclame justice. L’instruction bouclée, des personnalités inculpées, le bâtiment devant abriter le procès en chantier, une formation prévue pour des magistrats censés juger le dossier… C’est dans ce contexte qu’une délégation de la CPI (Cour pénale internationale) est attendue en Guinée. Selon le Conseil des ministres, l’objet de la visite est de «s’assurer des dispositions prises pour la faisabilité du procès du 28 septembre 2009». En clair, la CPI veut bousculer le bled dans le dossier, mais aussi voir réellement si la Guinée est capable de juger l’affaire.

Pour rappel, le 28 septembre 2009, un rassemblement de l’opposition contre une éventuelle candidature d’El Dadis a été violemment réprimé par les forces de défense et de sécurité. C’était au Stade du 28 Septembre de Cona-cris, faisant plus de 150 morts, un millier de blessées et une centaine de femmes violées.

Yaya Doumbouya