Par Michel Pépé Balamou, Secrétaire général du Syndicat National de l’Education

Les examens nationaux, session 2022, ressemblent à une foire, et au pire des cas, à la Caverne d’Ali Baba, une société de sorcières dans laquelle les grandes initiées dévorent les enfants des autres. Si en 2020, il y avait 503 000 candidats pour tous les examens nationaux, avec un budget de 40 milliards de nos francs, en 2021 il y avait 496 000 candidats avec un budget de 33 milliards, y compris les 38 secrétariats de l’examen du certificat d’études élémentaires (CEE), les huit secrétariats de l’examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et le secrétariat de l’examen du Baccalauréat, les examens nationaux session 2022 battent le record.  Avec 540 105 candidats et un budget de 45 milliards sans les 38 secrétariats de l’examen du certificat d’études élémentaires (CEE), les 8 secrétariats de l’examen du Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et le secrétariat de l’examen du Baccalauréat.  À l’arrivée, une gestion malsaine de ce montant   exige une réflexion, une interpellation et une alerte au nom du contrôle citoyen de l’action publique, de la redevabilité et de la reddition des comptes. Ainsi, selon des sources bien informées à la direction générale des examens :

–  6 plis de copies des candidats n’avaient pas été corrigés parce que les stickers collés sur les PV étaient illisibles. 

–  Avant les examens nationaux, le magasin de la direction générale des examens était plein de matériels scolaires. Pendant le déroulement des épreuves, il manquait beaucoup de matériels dans les centres d’examen.  Et après les examens nationaux, ces matériels ont disparu du magasin.  Où sont-ils passés ? Mystère !

– Les 540 105 candidats aux trois examens nationaux ont tous payé 10 000 gf comme prix de photo, de Kassaï à Yomou. Mathématiquement : 540 105 ×10000= 5 401 050 000 gf (cinq milliards quatre cent un millions cinquante mille francs guinéens)

– Budgétisés, les diplômes, doivent   être donnés gratuitement aux candidats admis aux trois examens nationaux. Ils ont été malheureusement commercialisés à hauteur de 25 000 gnf par diplôme et par candidat admis.

– Des instructions ont été données aux inspecteurs régionaux de l’éducation (IRE), directeurs préfectoraux de l’éducation, (DPE) et Directeurs communaux de l’éducation (DCE) de vendre les diplômes et remonter l’argent   via le compte du directeur général des examens.  

CEE: total admis: 44 249

BEPC total admis: 23 939

BAC total admis : 8 731

Total admis des trois examens : 76 919

Montant à payer par diplôme et par candidat : 25 000 FG

Montant total à payer : 1 922 975 000 FG (Un milliard 922 millions 975 mille).

– Le montant total des prix de photos et de diplôme s’élèvera à   7 324 025 000 FG, c’est à dire : 7 milliards 324 millions 25 mille francs guinéens. 

– Les 43 membres de la Direction générale des examens ont reçu chacun 28 000 000 gnf, (28 millions), alors que dans les 8 700 000 gnf de primes de mini-secrétariat improvisé, de correction et de saisie de notes, chacun n’a reçu que 2 000 000 gnf.  Où sont passés les 6 700 mille gnf pour chaque membre ?  6 700 000 x 43 = 288.100.000 FG ; 288 millions 100 mille. 

– Les 17 personnes internées pendant 45 jours à l’hôtel au frais du contribuable guinéen ont reçu chacun 45 000 000 gnf (45 millions) selon une première source et 10 0000 000 gnf (100 millions) d’après une seconde source qui nous dit également que c’est un ancien directeur général d’une école privée de Lambandji qui achetait des sujets avec un inspecteur…. De l’inspection générale de l’éducation.  Donc, c’est le sorcier qui sait prendre son complice sorcier.

–  Le mari de la sœur du directeur général des examens qui travaille à la DCE de Dixinn est l’informaticien écran de la direction générale et ce, par népotisme. Donc une gestion familiale de ce service au détriment de la compétence, du mérite et de l’efficacité. Cela permet d’envoyer chaque année 3 à 4 membres de la famille à La Mecque. 

Il est urgent de mener des audits sérieux dans cette direction générale des examens afin de limiter ces saignées financières et réorienter ces montants dans l’achat des tables-bancs, la rénovation et l’équipement des écoles, ainsi que l’amélioration des conditions salariales des enseignants.  Le Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation est devenu le ministère des examens nationaux. L’argent coule très rapidement et très facilement.

M.P.B