Né en 1942 à Kissidougou, l’ancien président de l’Assemblée nationale guinéenne Claude Kory Kondiano  a tiré sa révérence le 27 septembre 2022 à Conakry. Le vendredi 30 septembre, au Chapiteau du Palais du peuple, un hommage national a été rendu à ce haut cadre.  Enseignant-chercheur de l’économie bancaire, laisse un grand héritage dont un livre sur l’économie et la monnaie guinéenne.

Escortée par la fanfare et un grand défilé de l’armée et de la gendarmerie, sa dépouille est arrivée au Chapiteau à 10h30. Dans une grande émotion, la cérémonie a débuté avec l’observation d’une minute de silence.

Du beau monde : famille éplorée, amis, anciens collaborateurs de la Banque centrale de Guinée et de l’Assemblée nationale, communauté de Kissidougou, anciens dignitaires du gouvernement Condé, hauts cadres du gouvernement de la Transition… Tous venus rendre un vibrant hommage à l’ancien Haut-représentant du chef de l’Etat. Unanime, le commentaire retient le meilleur de l’homme.

Chargé l’éloge funèbre, Mamadi Kaba, ancien ministre de l’Économie et des Finances : «C’est un serviteur dévoué qui a contribué à la formation des hauts cadres de notre pays.  L’éducation, c’est la première générosité qu’une société doit à ses enfants. C’était un homme pacifique qui n’élève jamais le ton. Un homme de grande probité morale, qui avait le sens de l’État dans tout ce qu’il entreprenait et assumait avec dignité… En partant trop tôt, tu viens de nous rappeler que nous sommes des mortels ».

Un cadre humble et loyal

Présent en chair et en os, Dansa Kourouma, transi l’émotion, a confié à Mohamed Aly Thiam son discours au nom du CNT. «C’est toute la Guinée qui est la famille de Kory Kondiano. C’est pourquoi mes condoléances vont à l’endroit du peuple de Guinée… Un homme d’une dimension incommensurable. C’était un homme humble, car le critère de grandeur d’un homme, c’est l’humilité. Il a laissé une trace forte et indélébile dans nos mémoires. Ce n’était pas qu’un simple fonctionnaire. En dirigeant l’Assemblée nationale, il s’est montré digne de tous les éloges que l’on peut adresser à un homme. C’est pour vous dire qu’il n’est pas mort, il s’est couché, comme le dit le Coran tout ce qui est debout se couchera».

L’ancien ministre du commerce Marc Youmbouno, au nom du RPG arc-en-ciel et ses alliés : « Nous sommes là pour s’acquitter d’un devoir et accompagner honorablement l’homme qui a tant fait pour la Guinée». Le vice-président de l’UFDG, Fodé Oussou Fofana, a présenté ses condoléances à la Guinée et à la famille éplorée au nom du président de son parti Cellou Dalein Diallo et des députés du groupe parlementaire libéral-démocrate de la 8ème législature de la Guinée.  Il a confié que Kory Kondiano, le fidèle des fidèles du RPG a pu « conduire les débats parlementaires avec la plus grande dextérité. Patient, il a su à tempérer les ardeurs partisanes et éviter les débordements au cours des polentières. Ce qui prouve la grandeur de l’homme qui a fait montre de grande sagesse dans l’exercice de ses fonctions ».

Un père digne et un modèle

Au nom de la famille éplorée, la fille aînée Séraphine Kondiano a exprimé sa reconnaissance au public présent à cette cérémonie funèbre. Elle garde le souvenir d’un père, mais aussi d’un grand homme qui laisse un vide dans un pays qu’il a tant servi. « Une bénédiction d’avoir un père exemplaire, éducateur, attentionné, un modèle qui su inculquer à ses enfants les valeurs d’humilité, de dignité et de probité morale ».

Avant de remercier la foule et les autorités, la fille du défunt afin que pour la famille, la contribution de son père pour ce pays est « la meilleure des richesses qu’un père puisse léguer à ses enfants ». Elle prend l’engagement de préserver cet héritage et de le léguer à son tour aux petits-enfants de son père.

Après cet ultime hommage national, la dépouille de l’honorable Kory Kondiano a été conduite à l’église, au centre de Kaloum. Après la prière funèbre, l’enterrement au cimetière de Kameroun où repose désormais l’honorable pour l’éternité.

Abdoulaye Bah