Et revoilà Mahamadou Issoufou à Ouagadougou ! Le médiateur de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour le Burkina a été tiré de ses vacances. Lui qui pensait sans doute en avoir fini avec une bonne partie de sa mission depuis l’accord de juillet dernier, a de nouveau été rappelé pour prendre le pouls du patient Burkina Faso. Mais dans quelles conditions ?

Une reprise de service consécutive au coup d’État du Capitaine Ibrahim Traoré qui a évincé le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Mais cette venue de la délégation de la CEDEAO qui a rencontré le nouvel homme fort du pays n’était pas du goût de tout le monde notamment les mêmes pro-russes qui sont contre la politique française

En prélude à cette visite le 4 octobre dernier, des manifestants ont pris d’assaut certaines artères de la Capitale pour s’opposer à la rencontre et dire non à l’ingérence de l’institution sous régionale dans les affaires internes du Burkina. Une situation qui a obligé le nouveau chef de l’État à se fendre d’un appel pour inviter les manifestants à « libérer les voies publiques et à s’abstenir de porter atteinte à tout bien public ou privé ».

En attendant la nouvelle architecture institutionnelle :  D’ailleurs, à quoi servirait un énième bras de fer ? Avec ses relations tendues avec le Mali et la Guinée, la CEDEAO a tout intérêt à ne pas ouvrir un autre front avec le Burkina ; surtout que dans ses premières déclarations, son nouvel interlocuteur s’est montré dans de bonnes dispositions. Le calendrier prévoyant un retour à l’ordre constitutionnel normal en 2024 est même large, a-t-il estimé. Une bonne disposition d’esprit confirmée par le médiateur qui, au sortir de l’audience, a assuré repartir satisfait et confiant. En attendant de voir la nouvelle architecture institutionnelle avec l’adoption de la Charte de la transition, l’on peut donc dire que le tango entre la CEDEAO et le Burkina se poursuit sous la douce mélodie de l’entente cordiale. Tant mieux pour les deux parties !

Burkina24