Ce 3 novembre, le collectif d’aviculteurs victimes de la grippe aviaire du type H5NI à Coyah et à Forécariah en avril, mai et juin derniers, ont manifesté cette fois-ci devant le Palais Mohammed V à Kaloum, siège actuel de la Présidence. Ils réclament une indemnisation au lieu d’un prêt à taux zéro proposé par le ministère de l’Elevage, le 18 octobre dernier. Sur des feuilles volantes, en guise de pancartes, on peut lire : «Pourtant, une volonté d’accompagnement suffit, Monsieur le Président» ; «Oui à l’indemnisation, non aux prêts remboursables, nous sommes déjà endettés, Monsieur le Président» ; «Respecter le Code de l’élevage, c’est garantir l’avenir du secteur, Monsieur le Président».
«Le 19 octobre dernier, nous avons tenu un sit-in devant le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage que nous considérons comme notre père. Il ne veut pas nous écouter à propos de la situation que nous traversons. Il y a huit mois que nous sommes dans l’abandon. Nous avons perdu plus de 400 000 têtes de poules, soit abattues (par le ministère, Ndlr) soit mortes à la suite de la grippe aviaire», explique Lounceny Magassouba, porte-voix des manifestants.
«Le décret promulgué le 13 avril 2021 prévoit une indemnisation après l’abattage des poules. Aujourd’hui, le ministère de l’Elevage nous parle d’un prêt. Pendant ce temps, nous avons majoritairement contracté des prêts pour lancer nos projets. Nous interpellons le Président Mamadi Doumbouya, ainsi que le ministre de la Justice et des droits humains puisqu’on parle de la refondation de l’Etat. Il faut que cela passe par le respect des textes. Nous voulons que nos cris de cœur tombent dans les bonnes oreilles, afin que nous soyons rétablis dans nos droits : être indemnisés, comme le prévoit le Code de l’élevage et le décret présidentiel», indique-t-il.
Le 19 octobre, le collectif avait tenu un sit-in devant le ministère de l’Agriculture et de l’Elevage pour les mêmes raisons. Mais, le ministre, Mamoudou Nagnalen Barry, ne les avait pas écoutés. Le 18 octobre, son département, dans sa politique de relance du secteur avicole, a invité les fermiers inscrits sur la liste des victimes de la grippe aviaire, à présenter leur demande de prêt à taux zéro (accompagnée d’un business plan simplifié). Ce qui a suscité la colère des aviculteurs qui préfèrent une indemnisation au lieu d’un prêt à taux zéro.
«Les activités visées pour ces financements incluent l’achat de poussins, l’alimentation, la biosécurité, les frais de fonctionnement et les charges liées à la commercialisation. Le financement n’inclut forcément pas les investissements initiaux, tels que la construction de hangars», précise le département. Et que les projets qui seront validés par le ministère seront transmis au FODA (Fonds de développement agricole), lequel «privilégiera lesdits projets lors de son prochain cycle de financement», assure le département.
Yaya Doumbouya