Dans son procès sur le dossier du massacre du 28 septembre de ce lundi 6 novembre, l’accusé Cécé Raphaël Haba a ouvert une parenthèse sur l’épisode du jour où Moussa Dadis Camara alors président de la junte a reçu une balle de Toumba Diakité. Il confirme quasiment les déclarations de son chef Toumba Diakité, qui disait  s’être rendu à Kaloum pour libérer des militaires détenus au PM 3. Cécé Haba a expliqué comment Moussa Dadis s’est rendu au camp Koundara, jusqu’à ce qu’il a pris une balle de son aide de camp. L’accusé dit que c’est lui qui a sauvé le  chef de la junte, Moussa Dadis Camara. C’est un jour qui ne devait pas  arriver, dit Cécé Raphaël Haba. « Personnellement, j’avais acquis l’argent et le jus qu’un libanais m’avait promis pour le baptême de mon enfant dimanche. A notre grande surprise, nous avons vu  le cortège du président Moussa Dadis, ils étaient armés comme des gens qui partaient en guerre. Ainsi, le président était en train de crier Toumba tu veux me honnir, Toumba tu veux me honnir ? Comment tu es habillé ? Makambo (qui est mort le jour même) a commencé à parler, le président lui a crié dessus.  Nous connaissons entre le président et Toumba, ils peuvent avoir des malentendus  mais après ça se calme. Le président Dadis a dit à Toumba d’aller au camp avec lui. S’il se limitait là… Mais le président a demandé que Toumba donne son arme. On a rien compris, Toumba a tiré sur lui. Au lieu de sauver le président, Makambo est allé dans la pick-up pour prendre une arme un peu plus lourde. C’est moi qui suis allé  prendre le président Dadis, pour le sauver. Je l’ai pris, on est sorti de la cour pendant que certains de ses proches  fuyaient, d’autres tiraient. L’acte de bravoure que j’ai fait le 3 décembre 2009, on l’a renversé pour me salir, ils ont fait que ma communauté m’a haït. On dit que c’est moi qui ai montré le secret de Makambo à Toumba. On dit que c’est moi qui ai gâté le pouvoir de la Forêt ».

Après Koundara, Cécé Raphaël Haba affirme que le groupe de Marcel et autres l’ont recherché partout à Conakry plusieurs jours durant, pour le tuer. Il a eu la vie sauve, grâce à l’intervention de Claude Pivi qui a demandé à ceux qui le recherchaient  de le laisser dans les mains de la justice. Ainsi, il a été conduit au PM 3, puis à la Maison centrale. Depuis, il a vécu l’enfer. «Ma femme et mes enfants ont été rejetés par ma communauté. On dit que  je suis un traître, j’ai gâté le pouvoir des forestiers. C’est cette étiquette qu’on m’a collée. On a gâté  mon nom partout. Ma femme vend des feuilles de patate, pour nourrir  mes enfants et moi, en prison. Voilà 14 ans que je vis dans cette situation ».

Ibn Adama