Dans un décret du 18 novembre, le gouvernement de Bernard Goumou a été légèrement remanié. Si la plupart des ministres gardent leurs postes, on note le départ de Yaya Sow et l’arrivée de trois nouvelles figures dans une équipe qui passe désormais de 25 à 27 départements ministériels.  

Le colonel Mamadi Doumbouya a remanié le gouvernement dans la soirée du 18 novembre. La deuxième fois en un an, mis à part les changements intempestifs de ministres de la Justice. Faisant d’une pierre deux coups, le président de la transition a revu la configuration du gouvernement et a remplacé Yaya Sow, limogé pour des soupçons de corruption.

L’équipe gouvernementale passe désormais de 25 à 27 départements ministériels. S’y ajoutent les deux Secrétariats généraux du Gouvernement et des Affaires religieuses dont les titulaires ont rang de ministres. Les deux nouveaux ministères, taillés sur mesure, sont : celui du Plan et de la Coopération internationale confié à Rose Pola Pricémou et celui des Transports que dirige désormais Félix Lamah.

La première était déjà membre du gouvernement, en tant que ministre de la Communication dans un premier temps, puis, ministre du Commerce, de l’industrie et des PME. Le second fait son entrée. Tout comme Safiatou Diallo qui passe de secrétaire générale à ministre de l’Environnement et du développement durable, en remplacement de Luopou Lamah qui va au Commerce.

Le nouveau ministre des Infrastructures et des travaux publics, Elhadj Gando Barry, était lui jusque-là le secrétaire général du ministère du Budget. Ainsi donc, l’ancien gros ministère des Infrastructures et des transports a été réparti entre Félix Lamah et lui. De même, le ministère des Affaires étrangères, de la coopération internationale, de l’intégration africaine et des Guinéens de l’étranger a été scindé entre Morissanda Kouyaté et Rose Pola.

Autres remarques

Yaya Sow est donc le seul ministre sur le départ. Limogés avec sept autres cadres de son département, il doit faire désormais face à la justice pour « détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption ». Pour rappel, on entend dans un audio enregistré en mai et qui a récemment fuité sur les réseaux sociaux, des cadres du département des Infrastructures évoquer le partage de marchés publics.

Le dossier devrait incessamment passer de la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie à la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières). Si Yaya Sow se dit victime d’une cabale, beaucoup lui reprochent d’avoir manqué l’occasion de rendre le tablier pour se mettre à la disposition de la justice. En conférence de presse, le 18 novembre, l’Agent judiciaire Mohamed Sampil a annoncé avoir déjà constitué un pool d’avocats pour la défense des intérêts de l’Etat. « Le chef de l’Etat n’a pas d’état-d’ âme. Il veut que tous les commis de l’Etat aient peur du patrimoine public. Ailleurs, lorsque des soupçons pèsent sur vous, vous rendez le tablier sans attendre qu’on vous limoge », explique Mohamed Sampil.   

A l’inverse de Yaya Sow, il y a ceux qui gagnent en confiance auprès de Mamadi Doumbouya. Le général à la retraite Aboubacar Sidiki Camara dit Idi Amin est de ceux-là. Désormais, il n’est plus ministre délégué, mais plutôt ministre à la Défense nationale.  

Diawo Labboyah Barry