Lundi 28 novembre, 24ème jour du procès du massacre du 28 septembre 2009. Le colonel Claude Pivi, ancien ministre de la Sécurité présidentielle, poursuivi pour entre autres, pillages, coups et blessures volontaire, meurtre, viol, continue de se soumettre aux questions des avocats de la défense. Il rejette les faits qui lui sont reprochés et se défausse sur ce qu’il appelle « les éléments » qui s’étaient rendus au Stade sans en avoir reçu l’ordre. Allusion notamment à Toumba Diakité et Marcel Guilavogui. Claude Pivi campe sur sa position initiale.

Toutefois, après avoir soutenu la semaine dernière que Marcel Guilavogui était au Stade du 28 septembre, ce lundi à la barre, l’accusé relativise en affirmant tenir cela des rumeurs. Il répondait ainsi aux questions de Maître Sidiki Bérété, un des avocats de Marcel.

Interrogé sur la structure de son département en charge de la Sécurité à la présidence, l’accusé n’a pu donner que le nom de son chef de cabinet, un certain Pépé Kolié Il dit avoir oublié le nom de son secrétaire général et précise que son département n’avait pas des directions. Me Lanciné Sylla, avocat de Toumba, d’en conclure que c’était un département coquille vide et reproche à l’accusé de s’arroger les missions d’Officier de police judiciaire. L’avocat ramène l’accusé sur ses déclarations contenues dans les PV d’audition à l’enquête préliminaire. Pivi fait la langue de bois.

Pourquoi les militaires qui ont été arrêtés pendant cette période de chasse à l’homme (après la tentative d’assassinat sur Dadis, le 3 décembre 2009) ont-ils été exécutés ? questionne Me Sylla. « Ce n’est pas passé devant moi. Quand Beugré (Mohamed Camara, ancien commandant du Camp Koundara où a eu lieu la fusillade) a été arrêté, il a été conduit devant le chef de bataillon qui l’a transféré aux 32 escaliers », répond l’accusé. L’avocat fait remarquer que le militaire devait être remis à la justice. Il fait allusion à une vidéo qui circule montrant Beugré ligoté et torturé. On y voit également Pivi et Tiégboro Camara. Claude Pivi demande quand quelqu’un fait un coup d’Etat, quel doit être son sort ? Le président du tribunal lui rappelle qu’il ne doit pas poser de questions mais fournir des réponses. L’accusé bégaie, puis rejette la remarque de l’avocat.

Ibn Adama