Le Président de la Transition a revalorisé les bourses d’entretien (pécule) des étudiants guinéens à compter du 12 août dernier. Mais, pour en bénéficier, les étudiants doivent s’enrôler auprès d’une commission qui fait le tour des universités et instituts publics. Pour s’enrôler, fournir les documents suivants s’impose : copie légalisée de l’extrait d’acte de naissance ou jugement supplétif, certificat de nationalité guinéenne, les copies légalisées de l’attestation d’admission et du relevé des notes au baccalauréat, une attestation d’inscription au programme dans lequel l’étudiant a été orienté ou admis, une demande d’attribution d’une bourse d’entretien, deux photos d’identité du requérant, un certificat médical d’aptitude, une déclaration sur l’honneur de ne pas bénéficier d’une autre bourse d’entretien
Face aux difficultés d’obtention des pièces demandées, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation invite recteurs et directeur généraux des institutions d’enseignement supérieur à prendre attache avec les services de délivrance des documents afin de faciliter la procédure.

Course contre la montre à l’ISIC de Kountia

Toutefois, la plupart des étudiants de l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC) de Kountia n’ont pas leurs dossiers au complet. Or, la date buttoir du dépôt des dossiers est le 7 décembre. Aïssatou Doumbouya, étudiante en licence 4, journalisme, raconte : « Cela fait deux jours que je cherche mon attestation d’inscription à la scolarité. Je fais la queue, mon tour arrive, on me dit que mon Identifiant numérique (INE) n’y figure pas ».

Mamoudou Mouctar Bah, étudiant en licence 3, journalisme, estime que le ministère « exagère» en exigeant autant de documents. «Je ne vois pas de rapport entre le certificat de nationalité et les bourses d’entretien, vu qu’on dépose l’extrait de naissance. L’obtention de ces documents est synonyme de dépense. Ce n’est pas facile pour nous qui venons de l’intérieur du pays ». Sauf qu’on peut naître dans un pays sans en avoir la nationalité, a rappelé la ministre Djaka Sidibé le 1er décembre au cours de l’émission Mirador sur FIM FM.

Oumar Diakité étudiant en licence 4, communication, trouve quant à lui que le département devrait réfléchir avant de prendre une telle décision. Se faire délivrer un certificat de nationalité exige de l’argent, se plaint-il, pendant que de nombreux étudiant ont du mal à trouver quoi manger. « Comment payer 50 000 Gnf pour un seul papier lorsqu’il y en a beaucoup d’autres ? Le ministère doit repousser l’échéance pour permettre aux étudiants de réunir les documents, sinon ce n’est pas bon.»

D’autres étudiants semblent en revanche déterminés à obtenir les documents exigés avant le 7 décembre. Leur slogan : « Même si on nous demande de fournir un certificat de décès, nous allons l’emmener. On va avoir nos pécules. »

Djenaba Mara