Après des jours de tergiversations, la Maison du Fouta a été inaugurée le 23 décembre. La cérémonie s’est tenue à Boussoura, dans la commune de Matam, dans l’allégresse.
Quelques jours auparavant, l’on se demandait si la maison du Fouta (Soudou Foutah) allait ouvrir ses portes comme prévu, le 23 décembre à Cona-cris. Le courant ne passait pas entre El Hadj Ousmane Baldé « Sans loi», prési de la Coordination des Fulbhés et Haali-Pular et les notables du Fouta-Djalon. Ils étaient divisés non seulement sur le choix de la date, mais aussi sur la volonté des organisateurs de greffer à cette inauguration l’installation du prési de la jeunesse Tabital Pulaaku (section Guinée), une ONG de la promotion de la langue pular. Les choses sont finalement revenues à la normale après un déplacement express d’El Hadj Sans loi à Labé. La Maison du Fouta a donc été inaugurée le 23 décembre à Boussoura, dans la commune de Matam. Elle a mobilisé des personnalités venues des buissons de l’intérieur, du Liberia, de la Sierra-Leone, du Sénégal, de la Guinée-Bissau, de Madagascar, de l’Europe, des États-Unis d’Amérique, de l’Asie. Les sages du Fouta, eux, se sont fait représenter. L’évènement a été présidé par le colonel Amara Camara, ministre Secrétaire général à la Présidence de la Roue-publique. Il était accompagné par la Gouv de la ville de Cona-cris, Mahawa Sylla, de colonel Aminata Diallo, Bokar Ly, conseiller principal du Prési de la Transition, entre autres. C’est ce dernier qui a pris la parole au nom des autorités de la Transition : «Le Président a reçu votre invitation, il a instruit depuis hier qu’on vienne le représenter. On vient vous saluer, pour que cette cérémonie puisse être le socle, le départ d’une unité nationale élargie, féconde, permettant aux Guinéens de se retrouver ».
Le Président de la Coordination nationale des Foulbhés et Haali-Pular a salué une journée historique : « Je suis ravi de voir que c’est toute la Guinée qui donne de la force à cet évènement. Ce que nous faisons aujourd’hui, nous le faisons pour la Guinée, pour prôner la paix, l’unité et le développement national». El Hadj Ousmane « Sans loi » ne cache pas le fait que le Prési de la Transition, le colonel Mamadi Doumbouya et le goubernement ont apporté leur soutien à cette journée, mais il en a profité pour leur donner des conseils : « Nous apportons notre soutien au CNRD pour qu’il remette le pays sur les rails. Mais nous ne devons pas les soutenir dans les erreurs, le mensonge. Nous devons leur dire la vérité, rien que la vérité. Nous devons arrêter de courir après eux juste pour des places et des privilèges. Nous devons les soutenir, mais seulement dans la vérité».
L’évènement doit s’achever demain, par une journée culturelle au stade Général Lansana Conté de Nongo.
Yacine Diallo