Poursuivi pour des faits d’enrichissement illicite, prise illégale d’intérêt, blanchiment d’argent et corruption et incarcéré depuis en fin avril, Amadou Damaro Camara pourrait recouvrer sa liberté. L’ordonnance de mise en liberté de l’ancien président de l’Assemblée nationale, prise en décembre dernier par la Chambre d’instruction de la Cour de répression des infractions économiques et financières, a été confirmée ce jeudi 12 janvier, par la Chambre spéciale de contrôle de la juridiction.
L’ordonnance avait institué la libération de Damaro, sous caution à hauteur de 3,5 milliards GNF et son placement sous contrôle judiciaire. Cette demande s’était heurtée au refus catégorique d’Aly Touré, le procureur spécial près la CRIEF. Dès l’annonce de l’ordonnance, celui-ci a fait appel devant la Chambre spéciale de contrôle qui vient de rendre sa décision. Cette Chambre a d’abord contesté le parquet sur sa prétention, avant de confirmer l’ordonnance de mise en liberté de Damaro tout en supprimant la caution.
Sauf si le procureur se pourvoit en cassation, l’ancien président de l’Assemblée nationale pourrait donc sortir de taule dans les prochaines heures. Interrogé, son avocat Me Santiba Kouyaté, se dit soulagé par la décison : «L’ordonnance de mise en liberté de Damaro Camara a été confirmée par la Chambre de contrôle de l’institution de la CRIEF. Je suis très réconforté par cette décision. Maintenant, on attend la réaction de monsieur le procureur spécial près la CRIEF, pour voir s’il ne va pas se pourvoir en cassation. Parce qu’en matière de pourvoi, les délais sont suspensifs ».
Hospitalisé à plusieurs reprises ces derniers temps, Me Santiba Kouyaté, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme sur l’état de santé de Amadou Damaro Camara. «Je vais ajouter que Damaro Camara est vraiment malade… Alors, l’appel que nous pouvons lancer à monsieur le procureur spécial, c’est de bien vouloir accepter d’exécuter l’arrêt intervenu ce jour, pour qu’il puisse aller se faire traiter à l’extérieur du pays».
L’avocat rassure qu’une fois que son client aura terminé son traitement, il va rentrer au pays, car il tient à ce que son honneur soit lavé dans ce dossier.
Abdoulaye Pellel Bah