Mercredi 1er février, 4ème jour de comparution du colonel Blaise Goumou, ancien agent des services spéciaux de la lutte contre la drogue et le grand banditisme. Après l’interrogatoire de la partie civile, c’est au tour des avocats de la défense. Me Lansinè Sylla, avocat de Toumba Diakité, accusé, lourdement chargé par Blaise Goumou, demande à Blaise à quel moment, il a vu Toumba arriver. Il était dans quel genre de véhicule ? Quelle était l’immatriculation du véhicule et qui sont ces militaires qui l’accompagnaient ? Le colonel Blaise répond que Toumba est arrivé dans un pick-up de couleur blanche avec 4 autres pickups également de couleur blanche, mais ignore l’immatriculation des véhicules. Il jure n’avoir reconnu que Toumba Diakité.

Depuis le début du procès, il a été toujours question de savoir ce que le gendarme Blaise a fait pour sauver les civiles en danger, en train d’être massacrés dans le stade. Il déclare que dans cette circonstance, le rapport de force n’était pas le même. Les militaires qui étaient venus étaient plus armés que lui et ses hommes. « J’ai préféré sauver mes hommes, j’ai quitté les lieux. Je ne peux pas sacrifier mes hommes lorsque les rapports de force ne sont pas les mêmes ». L’avocat conclut qu’il ne peut pas échapper à l’infraction de non-assistance à personne en danger, étant donné que son patron Moussa Tiegboro Camara a affirmé à la barre que son devoir de soldat l’a obligé à aller sauver les leaders au stade.

La réplique des avocats de Toumba

Maître Lansinè réplique contre les propos de Blaise à l’encontre de son client Toumba Diakité. Le Colonel disait que Toumba ne sait pas, c’est quoi l’état de siège ou encore n’est pas bien formé. Un moment d’échange houleux entre l’avocat et l’accusé confiant de son bagage intellectuel. « Partout, où j’ai occupé un poste, j’ai laissé ma marque. J’ai bien travaillé. Je suis fier de moi-même ».

Ensuite, il a été question du fonctionnement des services spéciaux. Me Sylla demande si c’est à travers une loi que les services spéciaux ont été créés. Blaise Goumou, dit que c’était un nouveau service qui devait au fur et à mesure être amélioré. À la question de savoir si les affiches qui servaient de planification étaient archivées ? L’accusé répond par la négation. À la question de savoir si les affiches qui servaient de planification étaient archivées ? Pour Blaise, il fallait juste créer cette structure pour lutter contre la drogue et rappeler que la Guinée était considérée comme une plaque tournante. D’ailleurs, révèle-t-il Moussa Tiegboro Camara, devait être nommé ministre de la jeunesse. Vu la nécessité de lutter contre la drogue et du grand banditisme, les services spéciaux ont été créés où il a été posté. 

Une nouvelle preuve du béret rouge

Pour prouver que des gendarmes portaient le béret rouge, Me Sylla produit une photo d’un gendarme du nom de Moto Moto qui arbore un béret rouge qui se trouve être le chauffeur de Blaise Goumou, le jour du 28 septembre 2009. L’accusé n’a pas nié, il reconnaît l’homme sur la photo. Il a tenté d’expliquer pourquoi celui-ci portait le béret rouge. Selon lui, Moto Moto était avec le Général Sékouba Konaté et les agents portaient le béret rouge. « J’ai alors demandé de venir auprès de nous pour apprendre. Mais quand il était avec moi, il portait le béret vert, il était gendarme ». Pour confondre Blaise Goumou qui avait dit que s’il était chef d’état-major général des armées lorsque Toumba Diakité était allé pour libérer des militaires, il l’aurait mis à la corde, Me Sylla demande si celui-ci était prêt à un combat entre lui et Toumba ? Il répond que malheureusement, il n’était pas chef d’état-major de la gendarmerie.

Me Paul Yomba Kourouma, quant à lui s’est attaqué à l’accusé qui s’était présenté comme étant un militaire exemplaire. Il lui a demandé d’être humble. Il est allé jusqu’à dire que l’accusé a eu une formation mal acquise. Cela a provoqué la colère de Blaise Goumou qui dit ne pas permettre à l’avocat de porter atteinte à sa dignité. Il a fallu l’intervention du président du tribunal pour le calmer. Durant tout son interrogatoire, Maître Paul Yomba s’est évertué à démontrer que Blaise Goumou a participé au massacre sous ordre de son chef Moussa Tiegboro, sous la supervision du président Moussa Dadis qu’il qualifie de chef d’opération. Blaise serait donc l’exécutant sur le terrain d’opération puisqu’il était au stade.
Blaise serait donc l’exécutant sur le terrain d’opération puisqu’il était au stade.

Le procès se poursuit avec les questions des avocats de la défense (sa défense)

Ibn Adama