Chaque jour, le coin s’enfonce un peu plus entre le Comité de normalisation et la Fédération guinéenne de football. Trois mois après le rejet du projet de nouveaux statuts de la Féguifoot, le Conor, dont le mandat expire le 30 avril, cherche une issue favorable. Vendredi 3 février, dans un courrier aux acteurs du football guinéen il a invité à la table de négociation à débattre des points qui fâchent 47 des 60 membres statutaires. Un appel auquel les frondeurs, réunis samedi 4 février, ne comptent pas répondre.

Pire, les membres statutaires de la Fédération menacent de déloger le Conor, cadenasser le siège de l’institution, puis installer un bureau provisoire de gestion du football guinéen. Ils envisagent un sit-in, l’arrêt de toutes les compétitions sportives, la convocation d’une assemblée générale au cas où n’aboutissent leurs démarches. Les 47 membres après avoir interpellé la CAF, la FIFA, le ministère des Sports le Comité national olympique et sportif guinéen, souhaitent adresser une lettre ouverte et une de demande d’audience au président de la transition, colonel Mamadi Doumbouya, avant de mettre à exécution leur menace.

Lundi, 06 février, Oumar N’diaye, secrétaire général du Club industriel de Kamsar (CIK) en invité de l’émission Mirador de Fim FM, a déclaré que les 47 de la Feguifoot ont tout tenté pour ramener le Conor à la raison et favoriser l’adoption des nouveaux textes du football guinéen. Ils n’auraient que faire de la main tendue de la présidente du Conor. Ils passeraient donc la seconde. « Les statuts de la Feguifoot sont encore en vigueur. Nous allons maintenant regarder ce que prévoient les textes de loi. Puisque le Conor détient déjà nos revendications, à quoi bon d’en écrire d’autres qui ne seront pas prises en compte ? Cette crise perdure, et ce n’est bon pour personne. On va attirer l’attention du chef de la junte pour qu’il sache que nous avons utilisé tout ce que nous pouvons. Le Comité olympique est informé, le ministère des Sports, la FIFA, la CAF, tout le monde est informé. Conformément à nos règlements, nous allons convoquer une assemblée extraordinaire, mettre un bureau provisoire de gestion qui va liquider les affaires courantes. On commencera par la récusation de ce Conor ».

Tourner en rond

Autant dire que la fin de ce feuilleton n’est pas pour demain. Oumar N’diaye rappelle qu’après le rejet des nouveaux statuts, ils ont écrit à la FIFA, à la CAF, au ministère des Sports, pour les informer que le Conor est incapable de sortir le football guinéen de ce pétrin. « Nous allons organiser un vote, ensuite, on met un bureau provisoire. Si ça ne marche toujours pas, nous allons écrire au ministère de la sécurité, aux communes, au ministère de l’Administration du territoire, à celui des Sports. Avec des pancartes, on va marcher vers la Fédération, vider le Conor et notre bureau provisoire va exécuter les affaires courantes. Si rien n’est fait jusqu’au 30 avril, nous allons prendre la situation en mains ».

Peu sûr que cette dernière démarche prospère. Le gouvernement de la Transition a interdit les manifestations en Guinée. Dans cette affaire, on se rejette les responsabilités. Le Conor dit ne pas être le problème, mais la solution à un problème qui préexistait à son arrivée. Les membres statutaires frondeurs de la Fédération guinéenne de football, ne veulent plus du Conor à la tête de la Feguifoot.

Abdoulaye Pellel Bah