Fin d’audition du colonel Blaise Goumou, après 5 passages d’affilé devant le juge du tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, dans la commune de Kaloum.
Peu avant la fin de son audition ce 6 février, le colonel Goumou a fait face à la phase 2 des questions des parties au procès. Ainsi, le procureur Sidiki Camara lui a demandé : Pourquoi toute l’équipe des services spéciaux s’est retrouvée en même temps au stade du 28 septembre alors qu’elle devait faire la patrouille dans les 5 communes, voire dans le Grand Conakry ? L’accusé répond que son équipe était au stade dans le cadre de sa mission régalienne. Et le procureur de lui lire le PV d’audition d’un commissaire qui a dit que c’est le service de Moussa Tiegboro Camara (alors ministre secrétaire général à la Présidence chargé de la lutte contre le banditisme et la drogue) qui devait assurer la sécurité de l’enceinte du stade. Pour démontrer que ledit service torturait ceux qu’il interpellait, le procureur a lu un article où un certain Saturnin Bangoura, soupçonné de trafic de drogue, aurait témoigné pour dire qu’il a été torturé ainsi que d’autres détenus au camp Alpha Yaya, pendant au moins 3 mois. Également, il a lu le témoignage d’une recrue de Kaléya qui a confirmé l’existence des fosses communes à Faban, dans le quartier Gbessia.
Pour sa part, la partie civile, à travers Maître Alpha Amadou Ds Bah, a sollicité du tribunal, le transport judiciaire à Faban et au stade du 28 septembre à Dixinn.
Pour démentir Blaise Goumou qui avait dit que Toumba Diakité était venu au stade dans un pick-up de couleur blanche, l’avocat de ce dernier, Maître Lancinè Sylla, a exhibé des photos pour dire que son client était plutôt dans une Jeep. D’autres photos où on voit un militaire coiffé d’un béret rouge qui pourrait être Blaise Goumou ont été également exhibées. La défense de l’accusé a rejeté ces photos d’un revers de la main. Arguant qu’en aucun cas cet agent ne peut être Blaise Goumou.
Ainsi, convaincu que son client est innocent, la défense a demandé une mise en liberté provisoire. Le parquet et la partie civile se sont catégoriquement opposés, au motif que les débats sont loin de finir. Ils ont ajouté que libérer le colonel Goumou constituerait un risque non seulement pour les victimes, mais aussi pour l’accusé lui-même. Le président du tribunal Ibrahima Sory 2 Tounkara a rejeté la demande de mise en liberté et a renvoyé l’audience au mardi 7 février, pour la comparution de Paul Massa Guilavogui 11ème et dernier accusé présent dans le box.
Mamadou Adama Diallo