L’accès à l’eau potable est toujours un calvaire pour les Guinéens de Conakry. À Dixinn-Oasis, quartier très populaire de la commune éponyme, la situation préoccupe plus d’un citoyen. Plusieurs femmes font quotidiennement le tour du quartier, pour s’offrir la denrée qui se raréfie au fur et à mesure que dure la saison sèche. C’est l’oasis qui n’offre ni eau ni repos à ses habitants.

Des mères de famille, des enfants, confrontés à ce problème, se lèvent chaque jour dès 4h du matin à la quête de l’eau potable, pour la cuisine et autres besoins. Ils parcourent des kilomètres avec des bidons et des seaux de 5 à 20 litres, vides. Mariama Cissé est mère de famille : « Nous souffrons beaucoup ici. On se lève à la recherche de l’eau à 3h, on peut rester dehors jusqu’à 6h, parfois sans en avoir eu aucune goutte. Sans parler de la distance qu’on parcourt, ça fait six mois qu’on n’a pas d’eau potable dans nos robinets. Bientôt le ramadan, nous allons souffrir avec ce manque d’eau. Il faut que l’Etat nous vienne en aide, parce que l’eau, c’est la vie », a-t-elle plaidé.

Des enfants qui devraient aller à l’école à 7h 30, sont obligés de faire le tour des points d’eau, les forages notamment, avant se rendre à leurs établissements respectifs. Ce qui les met souvent en conflit avec les vigiles de leurs écoles : « Je me lève chaque matin pour aider ma mère à puiser de l’eau, avant d’aller à l’école. Cela me prend assez de temps des fois, mais je suis obligé d’aider ma mère, ce qui me met souvent en retard. Et quand j’arrive devant la cour, le vigile n’accepte pas de me recevoir, je manque souvent mes cours », nous confie Fatou Samoura, élève en 9ème année, dans une école de Dixinn.

Dans les concessions qui disposent des foages, les habitants de Dixinn-Oasis s’offrent l’eau à tour de rôle, un temps qui leur paraît éternel, tant ils sont nombreux. Selon eux, les autorités du quartier ont toujours promis de résoudre le problème, mais l’attente d’un lendemain enchanteur perdure. Aminata Barry explique : « Chaque fois qu’on est allées chez le chef du quartier, il nous a toujours dit qu’il va remonter notre situation à ses chefs, mais on ne voit toujours rien. Cela fait plus de 5 mois, chaque fois qu’on va chez lui, il ne nous dit rien de clair. Nous sommes mêmes allées rencontrer la SEG (Société des eaux de Guinée), pour nous venir en aide, mais on attend la solution. Nous demandons aux personnes de bonne volonté de nous venir en aide, nous avons trop souffert. »

Malgré nos tentatives, le chef du quartier, n’a pas voulu se prononcer sur le sujet.

Adama Telly Bah