Contrairement à l’autoroute Fidel Castro où était censée se tenir la marche et la corniche-nord (axe Taouyah-Foula-madina), qui ont gardé leur calme habituel, l’autoroute LePrince est paralysée suite à l’appel à manifester du FNDC. Des échauffourées ont éclaté à plusieurs endroits le long de cet axe notamment à Bailobaya, Cimenterie, et Sonfonia, Enco 5, Cosa, Bambéto. Ce qui a empêché toute circulation d’engins roulants, même si sur tronçon qui relie Sonfonia-Gare à Wannindara rails en passant par la T6 connaît une circulation plutôt timide.

À ces endroits, boutiques, magasins, restaurants et stations-services sont fermés et surveillés par leurs propriétaires, pour parer à toute attaque. On note aussi la présence massive des différents corps des forces de l’ordre.

Au rond-point de la T6, entre midi et 13 heures, des jeunes manifestants ont tenté de perturber la circulation bien que déjà morose. Ils ont été rapidement dispersés par les agents de forces de l’ordre de la CMIS, appuyés par des militaires, stationnés non loin de là.

Propriétaire d’un magasin d’alimentation générale, Mamadou Diouldé Diallo explique : « Nous sommes là depuis le matin pour surveiller nos magasins. Les agents disent qu’ils sont là pour sécuriser, mais parfois, on raconte que ce sont eux-mêmes qui cassent. Donc, on ferme les magasins, mais on reste ici jusqu’au soir. De l’autre côté de la route, les jeunes veulent manifester, mais les agents à bord de leurs pick-up sont partis les en empêchet, en tirant du gaz lacrymogène, ils ont arrêté quelques manifestants ».

Le premier bilan du FNDC

Rappelant qu’il manifeste pour « exiger l’ouverture d’un cadre de dialogue fécond, la libération des détenus politiques incarcérés depuis plusieurs mois à la maison centrale de Conakry et le retour rapide à l’ordre constitutionnel », le FNDC a dressé son premier bilan à 7h30. Il déplore « six (6) blessés par balle dont un cas critique, des expéditions et arrestations nocturnes occasionnant des émeutes dans certains quartiers du Grand-Conakry ». Selon le Front, aux « alentours de 6 h, les citoyens pro démocratie ont constaté la rentrée sur Conakry d’un équipage de renforts venus de l’intérieur du pays sur la nationale N1 et la nationale N2 pour empêcher les citoyens de rejoindre le point de regroupement… » de la Tannerie, sur l’autoroute Fidel Castro.

Le comité d’organisation du FNDC salue tout de même « la détermination des citoyens pro démocratie à participer à cette marche pacifique », après avoir invité l’armée, la police et la gendarmerie à « assumer leur devoir républicain et à s’abstenir de répondre et/ou de s’associer à des ordres manifestement illégaux ou d’être l’instrument meurtrier du CNRD ». Le FNDC leur demande aussi d’assumer leur responsabilité devant l’histoire en refusant de soutenir la tyrannie.

Abdoulaye Pellel Bah