Le mercredi 22 février, les avocats de l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana et Cie, ont annoncé qu’ils ne participeront pas à un procès contre leurs clients qu’ils jugent comme « une parodie de justice ».
Pour la 8eme fois, ces avocats évoquent le dossier qui les oppose à la CRIEF (Cour de répression des infractions économiques et financières) qui poursuit leurs clients pour, entre autres, détournement de deniers publics, corruption, blanchiment de capitaux. Après l’instruction, Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui sont renvoyés devant la juridiction de jugement, il ne reste que la date du procès. Les avocats dénoncent une détention abusive, d’autant plus que selon eux, leurs clients ont passé 10 mois en prison sans mandat de dépôt. Mieux, ils ont bénéficié plusieurs fois de remise en liberté sous condition. C’est pourquoi les avocats sont catégoriques, selon eux c’est un dossier purement politique : « Le seul objectif visé est de mettre notre client hors-jeu. On se retrouve encore devant une situation plus ubuesque, nous avons toujours assisté aux différentes audiences concernant notre client, le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana. Quand nous avons lu l’ordonnance de renvoi devant le tribunal, nous avons été surpris de voir un montant sorti sous terre comme un champignon, un montant de 15 milliards. En aucun moment de la procédure, on nous avait parlé de 15 milliards, c’est curieux. Nous avons cherché à savoir d’où viennent ces 15 milliards. Nous continuons à nous battre, mais nous avons une conviction, celle que notre client fait l’objet d’attaque systématique pour qu’il ne puisse pas être candidat aux prochaines élections. Nous sommes convaincus, le seul objectif visé, c’est cela. Cette procédure, ce sont des manœuvres. Notre client n’est coupable de rien, il n’est coupable d’aucun détournement », a expliqué Me Djibril Kouyaté du collectif d’avocats du Cas-Sorry Fofana.
Kassory malade
Les avocats ont insisté sur ce que l’ancien Premier ministre, Ibrahima le Cas-Sorry Fofana est malade, alité à la clinique Pasteur. « Il a été attaqué dans son honneur, son moral a été attaqué et même physiquement. S’il a pu résister à l’attaque de son moral, par rapport à l’attaque physique, il est un être un humain, aucun homme ne peut résister à la maladie, donc il est malade. Nous avons sonné l’alerte depuis plus de 6 mois pour dire que notre client est malade, qu’il avait déjà subi deux opérations, il fallait qu’il suive une troisième opération, nous n’avons pas été suivis. Nous avons reçu des promesses qui n’ont pas été respectées », déclare l’ancien bâtonnier Me Kouyaté.
Pour Me Dinah Sampil, cette maladie du Cas-Sorry est largement imputable à l’état de l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie. Cette maison centrale n’est pas un lieu de résidence. « Je dirai même que c’est un lieu indigne à l’être humain. Il suffit de faire un tour, pour que vous vous rendiez compte qu’une personne, voire une personnalité, ne doit pas y séjourner ».
Procès, sans la défense
Très amer, Maitre Sidiki Bérété, croyant fermement à un procès politique, a annoncé que le collectif des avocats ne cautionnera pas la violation de la loi. « Nous ne participerons pas à un procès de Ibrahima Kassory Fofana, Mohamed Diané et Oyé Guilavogui sans leur liberté préalable. Parce que la justice a ordonné leur liberté, mais on refuse de les libérer, cela annonce que nous ne sommes pas en présence d’un procès équitable. Dès lors que les dés sont pipés, il ne sert à rien de venir assister à un jeu d’enfant, pour nous faire condamner inutilement, pour satisfaire les hommes à l’ombre ». L’avocat insiste sur le fait que le maintien en prison et le jugement prochain de ses clients est une volonté du pouvoir actuel de les humilier, voire les torturer moralement. « Arrêtez d’humilier les Guinéens, les hommes dignes de confiance qui ont servi le pays », a-t-il clamé.
Maitre Paul Yomba Kourouma vient grossir les rangs du collectif des avocats qui défendent ces anciens dignitaires du régime Alpha Grimpeur, comme il l’a dit en tant que force en attente, pour engager les hostilités.
Ibn Adama