Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo et compagnie croupissent en prison depuis maintenant 7 mois. Leurs avocats (sans vinaigrette) peinent à obtenir l’ouverture de leur procès. Ils mettent la pression sur la Cour suprême.

Depuis le 1er août, date de la mise sous mandat de dépôt de Foniké Menguè et Ibrahima Diallo, respectivement coordinateur national et responsable des opérations du FNDC, acteurs politiques, activistes de la société civile et autres avocats ne cessent de dénoncer une détention ‘’illégale basée strictement sur la volonté du CNRD de museler des activistes encombrants’’.

Les avocats du FNDC font feu de tout bois pour leur accrocher une liberté, ne serait-ce que conditionnelle. À défaut, ils poussent pour que le procès se tienne le plus rapidement possible. Là également, ils n’arrivent pas à voir le bout du tunnel. N’empêche, ils ne comptent pas baisser les bras. À travers une déclaration, le collectif des avocats du Front demande à la Basse-cour suprême de se prononcer sur cette procédure : « Le collectif souhaite vivement, mais ardemment que la Cour suprême examine avec célérité, le dossier de la procédure afin que les juges du fond se prononcent dans les meilleurs délais, sur la culpabilité des mis en cause, qui de toute évidence ne sont que des innocents ».

Les avocats (sans vinaigrette) comptent sur la Basse-Cour suprême pour contraindre le parquet général près la Cour d’appel de Cona-cris et le parquet de Dixinn d’ouvrir le procès de ces activistes, en rejetant le pourvoi contre l’arrêt confirmatif de la deuxième chambre de contrôle de l’instruction de la Cour d’appel. Cet arrêt ouvrait la voie à un début de procès : « N’eut été le pourvoi du parquet général, les débats auraient déjà été entamés et les innocents libérés, le dossier étant totalement vide ». Les avocats du Front se demandent aujourd’hui si leurs clients ne purgent pas déjà « des peines d’emprisonnement non encore légalement prononcées par les juridictions du fonds ».

Oumar Sylla alias Foniké Menguè, Ibrahima Diallo du FNDC et Saïkou Yaya Barry de l’UFR ont été inculpés pour une dizaine de chefs d’accusation et conduits à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie au lendemain des manifs des 28et 29 juillet dernier. Leurs avocats introduisent alors une requête à la Cour d’appel pour annulation de ces chefs d’inculpation. La Chambre de contrôle de l’instruction n’en retient finalement que trois : « Attroupement illégal sur la voie publique, complicité de destruction d’édifices publics et privés et complicité de coups et blessures volontaires ». C’est contre cet arrêt que le parquet général près la Cour d’appel de Cona-cris s’est pourvu en cassation. Et depuis, le dossier ne fait que traîner.

Yacine Diallo