Fodé Cissé et Fodé Sirikahata Bangoura ont été fixés sur leur sort ce 7 mars à la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). L’ancien DG de la Caisse de prévoyance sociale et des agents de l’État et son informaticien s’en sortent avec une peine pécuniaire.

Ils avaient été relaxés en première instance pour délit non constitué. Mais Fodé Cissé et son informaticien, Fodé Sirikahata Bangoura, ont dû passer devant la Chambre d’appel de la CRIEF pour en découdre avec le parquet spécial, décidé à les faire condamner. L’ancien directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale et son informaticien sont retenus dans les liens de la culpabilité pour « Tentative de détournement de deniers publics et complicité ». Pour la répression, le juge Noël Koulémou condamne les deux prévenus au paiement de 50 millions de francs guinéens, chacun. La Chambre d’appel de la CRIEF ne suit pas totalement les réquisitions du parquet spécial. Ce dernier souhaitait la relaxe pour Fodé Sirikahata Bangoura et la condamnation à 18 mois de prison avec sursis pour Fodé Cissé. Sur l’action civile, la Chambre d’appel constate que le jugement déféré a déjà ordonné le replacement du montant en cause dans les comptes de l’agence de dépôt du Trésor à Conakry.

L’avocat de Fodé Cissé dénonce une décision catastrophique. Maître Emanuel Bamba estime que la décision de la CRIEF constitue une menace pour les droits de l’homme. « Docteur Fodé Cissé voulait bien faire. Avant son arrivée, quand les pensionnés étaient payés, le reliquat ne retournait jamais dans les caisses de l’État. Il a mis fin à cette pratique. Comme il n’a pas voulu partager l’argent, on lui a collé ce procès. C’est une décision catastrophique ». L’avocat promet déjà de se pourvoir en cassation.

Dans cette affaire, Fodé Cissé, directeur général de la Caisse nationale de prévoyance sociale et des agents de l’État et Fodé Sirikahata Bangoura, informaticien, sont traduits devant la CRIEF pour avoir déplacé un peu plus d’un milliard de francs guinéens destinés à une partie des pensionnés de la commune de Matam vers N’Zérékoré. Ils disent l’avoir fait pour des fins de vérification et crient à un complot ourdi par des gens tapis dans l’ombre à la Caisse nationale de prévoyance sociale, pour les écarter.

Yacine Diallo