La rencontre prévue ce jeudi 16 mars au Centre Islamique de Donka entre les religieux, le Premier ministre et les Forces vives n’a pas eu lieu. Pour cause, les Forces vives exigent l’abandon des poursuites contre Abdoul Sacko, coordinateur du Forum des forces sociales de Guinée, arrêté puis relâché le 11 mars, mais il continue d’être auditionné à la Direction centrale des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale.

Alors que la rencontre était programmée à 14h, des représentants des Forces vives ont été aperçus au centre Islamique de Donka. Il paraît que Aliou Condé, Kalémoudou Yansané et Étienne Soropogui étaient allés signifier au premier Imam de la mosquée Fayçal, El Hadj Mamadou Saliou Camara, pour réitérer leur refus de rencontrer le Premier ministre, Bernard Goumou, tant que le préalable n’est pas pris en compte.  

A 14h, le Premier ministre arrive au Centre Islamique de Donka, se dirige au bureau du ministre secrétaire général des Affaires religieuses. Il est rejoint par le premier Imam. Plus d’une heure après, aucun membre des Forces vives. Visiblement très fâché, le PM indique que c’est avec regret qu’il a constaté l’absence des membres des Forces vives autour de la table de négociation. Malgré tout, il réitère sa main tendue aux acteurs politiques. « J’ai dit à nos leaders religieux, qu’à tout moment, lorsqu’ils auront besoin de moi, je suis à leur disposition. Je reviendrai, je reviendrai mille fois pour que nous puissions nous asseoir autour de la table ». 

Par rapport au préalable des Forces vives, Bernard Goumou répond qu’en allant au dialogue, il ne doit pas y avoir de préalable. « Nous aussi, nous avons décrit la position du gouvernement aux religieux. Je pense que c’est autour d’une table que nous devons discuter de tout cela.  Quand vous devez aller en négociation et que vous fixez déjà des préalables, cela dénote d’une mauvaise foi. Nous disons que toutes les portes du gouvernement, de la Primature sont ouvertes. Nous devons nous asseoir, pour discuter sur des questions essentielles de la Guinée. Nous avons pris la ferme résolution qu’il n’y aura pas de sujet tabou. Nous avons invité les sages et les religieux d’être arbitre entre le gouvernement et les Forces vives. C’est pour dire que tout ce que les religieux vont dire au gouvernement et aux Forces vives doit être accepté par les deux parties».

Le lundi 13 mars, selon les participants à la rencontre, le premier ministre avait promis de voir comment résoudre ce problème. Il demeure, au grand dam des médiateurs que sont les chefs religieux.

Ibn Adama