L’abandon des poursuites contre le coordinateur du Forum des forces sociales n’a-t-il pas suffi pour que les Forces vives de Guinéen (FVG) reportent leur manifestation du 20 mars ? En tout cas, cette entité opposée à la gestion « unilatérale » de la transition par le CNRD veut battre le pavé, pour accentuer la pression sur la junte. Cette manif doit normalement partir du rond-point de la Tannerie pour se terminer au Palais du peuple. Les FVG ne comptent pas, du moins jusqu’à nouvel ordre, la reporter. Sékou Koundouno, responsable des stratégies et de la planification du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) l’a réitéré ce 17 mars : « La manifestation pacifique des Forces vives aura bien lieu le 20 mars 2023 dans le Grand-Conakry. Les dispositions techniques, opérationnelles et administratives sont bouclées. Nous travaillons sur les derniers détails. Je peux assurer que la manifestation du 20 ne fera l’objet d’aucun report, car elle n’est plus sous le contrôle du Comité des leaders». Sékou Koundouno annonce même des consultations sur la possibilité d’étendre la protestation dans les buissons de l’intérieur. Histoire de donner plus d’écho à la journée de protestation : « Les structures de l’intérieur du pays insistent depuis hier (16 mars Ndlr) … Elles veulent aussi entrer dans la danse. Donc, rien n’exclut que dans l’après-midi, qu’un communiqué des Forces vives soit diffusé pour que cela soit un mouvement d’ensemble, de Conakry à l’intérieur du pays, pour qu’on montre à ce groupuscule de personnes que rien ne se fera sans le dialogue ».
A la place du communiqué appelant les Guinéens de l’intérieur à participer à la manif, ce sont plutôt les lettres d’information déposées aux mairies de Matoto, Matam et Kaloum, concernées par la manif, qui sont publiées par le FNDC. Pendant ce temps, les religieux tentent, bon an mal an, de rapprocher les positions des protagonistes. Mais pour Sékou Koundouno, le dialogue peut se poursuivre même après la manif.
Yacine Diallo