Il était 12h50, ce lundi 20 mars, lorsque Mohamed Diané a été finalement appelé à la barre de la Chambre de jugement de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Le juge a signifié les chefs d’accusation qui pèsent contre l’ancien ministre de la Défense nationale. Il est reproché à Mohamed Diané d’avoir, courant 2021, « détourné » des deniers publics, d’être dans l’impossibilité de justifier l’origine licite de son patrimoine actuel ou de justifier son train de vie. En clair, Mohamed Diané est poursuivi pour « détournement de deniers publics, corruption d’agents publics, enrichissement illicite et blanchiment d’argent », a lu le juge qui demande au prévenu s’il reconnaît les faits. « Je rejette en bloc les charges », rétorque le prévenu à la barre.
A ces mots, les avocats de la défense prennent la parole pour soulever des questions préjudicielles. Ils rappellent que l’ordonnance 019 du 2 mars 2023 qui renvoie leur client devant la juridiction de jugement a été frappée d’appel. Actuellement, le recours est en examen devant la Cour suprême. Ce qui a pour conséquence, selon les avocats de Mohamed Diané, la suspension du jugement en attendant la décision de la Cour suprême. « Nous estimons que votre juridiction n’est donc pas encore saisie », soutiennent les avocats.
Des arguments auxquels ne manqueront pas de répondre les avocats de la partie civile (ou de l’État qui est le poursuivant) et du parquet spécial près la Crief, avant que le juge ne tranche.
Diawo Labboyah Barry