Le 24 mars à Cona-cris, Stat View, en collaboration avec Afrobarometer, a présenté les résultats de ses enquêtes de l’année 2022. Les études ont porté sur les conditions de vie des Guinéens et sur les droits des Guinéennes.

Le dirlo général de Stat View, Aliou Barry, a déclaré que de nombreux Guinéens « vivent un niveau élevé de pauvreté et déplorent la situation économique du pays ». Les Guinéens apprécieraient peu les efforts du gouvernement dans la gestion de l’économie, dans l’amélioration des conditions de vie, dans la création d’emploi, dans la réduction du fossé entre riches et pauvres et dans la stabilité des prix.

«Quatre Guinéens sur dix vivent une pauvreté élevée. La majorité des citoyens ont régulièrement manqué de revenu en espèces (88%), de soins médicaux (65%), d’eau potable (62%) et de nourritures (53%). Environ 7 Guinéens sur 10 disent que la situation économique du pays (72%), ainsi que leurs propres conditions de vie (67%) sont mauvaises. La majorité (55%) des répondants pensent que les conditions économiques du pays ont empiré par rapport à 2021. Seule la moitié (48%) d’entre eux sont optimistes que les conditions économiques seront meilleures dans une période de 12 mois », explique Aliou Barry.

La majorité des Guinéens (69%) désapprouvent les réponses apportées par le gouvernement dans la gestion de l’économie. 83% sont favorables à l’amélioration des conditions de vie des pauvres, 89%, favorables à la création des emplois, 90%, militent pour la réduction du fossé entre riches et pauvres, 93%, favorables à la stabilité des prix.

Egalité des genres

57% des Guinéens soutiennent les principes d’égalité en ce qui concerne l’accès à un emploi, 61% pour l’égalité à l’accès au foncier et 70% favorable à l’éligibilité politique. Cependant, seuls 39% de répondants indiquent que les femmes et les hommes ont les mêmes chances de posséder des terres et d’en hériter.

«Les hommes ont bénéficié de l’éducation secondaire et post-secondaire plus que les femmes. L’inégalité d’accès à l’éducation, le manque de femmes à des postes d’influence et l’inégalité de chance ou de salaire en milieu professionnel sont les trois premières questions importantes liées au genre pour les Guinéens », précise Aliou Barry.

Les 46% des Guinéens jugent bonne la performance du gouvernement en matière de promotion des femmes, 53% la trouvent mauvaise. Ils sont 72% pour l’égalité des genres.

«La demande d’égalité entre les genres est majoritaire en Guinée, mais l’offre reste mitigée. Si une femme se présentant à une élection gagnerait en réputation selon la majorité des Guinéens, beaucoup pensent qu’elles pourraient subir des critiques ou du harcèlement ». Les femmes possèderaient moins d’actifs que les hommes. «Elles ont moins d’autonomie dans la gestion de leurs propres revenus que les hommes et profitent moins des niveaux d’éducation secondaire et post-secondaire que les hommes ». Pour Aliou Barry, l’inégalité d’accès à l’éducation reste le défi majeur lié au genre.

Yaya Doumbouya