Depuis quels jours, l’Union des forces républicaines et la Mal-calée Traoré se livrent à une « guerre » sans merci. La facilitatrice accuse le prési de l’UFR de s’être opposé à son entrée au goubernement en 2008. Le parti dément et affirme avoir été mis, à l’époque, devant un fait accompli.

Elle commence son militantisme à l’UFR dans les années 2 000. Dame Mal-calée Traoré y est restée jusqu’en 2010, après avoir gravi tous les échelons, au point de se retrouver au bureau exécutif national du parti. Son aventure au sein de ce parti politique s’arrête en 2010 sur fond d’accusations entre elle et l’UFR. Aujourd’hui, la Mal-calée Traoré est la facilitatrice du cadre du dialogue inter-guinéen… Mais la polémique a refait surface depuis quelques jours, et les clashs entre les deux camps font les choux gras de la presse et des réseaux sociaux.

Tout est parti de la demande de récusation des facilitatrices faite par l’UFR lors de sa dernière assemblée générale. Le parti estime que la patronne du PACT (Parti de l’action citoyenne par le travail) n’est plus neutre et n’est plus en mesure de mener à bout une négociation entre la junte et les acteurs politiques. Un « proche » de la facilitatrice a accusé le Sid de l’UFR de vouer une haine viscérale contre la facilitatrice et d’avoir manœuvré en sourdine pour l’empêcher d’être ministre. Le Sid de l’UFR aurait « bloqué son Curriculum vitae ». L’UFR n’a pas digéré l’accusation, y compris sans haute sphère. Le parti, à travers sa cellule de Com, s’est fendu d’une déclaration pour charger lourdement la Mal-calée. En ce qui concerne son entrée au goubernement du Kou-raté, l’UFR affirme avoir été mis devant le fait accompli, mais cela n’aurait pas « poussé le parti à l’exclure. Il a fallu, suite aux événements du 28 septembre, que Makalé Traoré constitue un groupe de femmes pour se rendre à Abuja, apporter leur soutien au CNDD et nier l’existence des femmes violées et des femmes tuées au stade du 28 septembre, pour que la décision de son exclusion soit prise par le Bureau exécutif national (BEN) de l’UFR ».

Cette exclusion, Makalé Traoré ne la reconnaît pas. Elle dit plutôt avoir démissionné bien avant, à cause « du manque de soutien » de la part de son président. Dans sa lettre de démission qui circule, la facilitatrice accuse le Sid de l’UFR d’avoir refusé de mettre fin à la rumeur, selon laquelle elle s’était rendue à Abuja au Nigéria pour soutenir le CNDD d’El Dadis : « Je ne comprends pas qu’il n’ait pas cru devoir rassurer ses pairs sur les activités de notre réseau afin d’éviter la désinformation sur notre mission à Abuja. Son silence a permis une interprétation malsaine sur nos efforts avant, pendant et après les événements du 28 septembre 2009. Nous avions simplement estimé qu’il fallait renouer le dialogue, malgré la profondeur des blessures et inclure nécessairement la réforme des forces armées dans la résolution de la crise guinéenne ». En voilà bien un bras de fer qui risque de perdurer.

Yacine Diallo