Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Ibrahima Diallo, respectivement coordinateur national et chargé des opérations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), ont été embastillés le 1er août 2022 à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie. Ils sont accusés, entre autres, de trouble à l’ordre public, à la suite d’une manif à Cona-cris.
Ce 1er avril, dame Asmaou Barry, épouse d’Ibrahima Diallo, invitée de Fim Fm, a regretté la durée de la procédure. Elle déclare que son mari et camarades sont détenus illégalement après l’expiration du délai de la détention préventive.
« Nous sommes le 1er avril. Ibrahima Diallo et amis ont été mis sous mandat de dépôt le 1er août. Donc, cela fait huit mois jour pour jour qu’ils sont incarcérés. En termes d’infraction délictuelle et en matière correctionnelle, le mandat de dépôt dure quatre mois, renouvelable une seule fois. Cela veut dire que si dorénavant les autorités judiciaires n’organisent pas de procès pour Ibrahima Diallo et amis, ceux-ci se retrouveront tout simplement en détention illégale et arbitraire », explique dame Asmaou Barry. Et de regretter que dès le départ « même si sur le fond il y avait des questionnements qui se posaient au sujet des raisons pour lesquelles ils sont incarcérés, celles-ci font objet de critiques. Ce ne sont pas souvent des raisons qui valent. Même la procédure est en train de prendre un sérieux coup. Si on n’organise pas leur procès, qu’on les libère tout simplement. Voilà pourquoi, il est important d’attirer l’attention et d’interpeller sur leur situation ».
Le 30 mars, dans une lettre publiée dans la presse, dame Hawa Doukouré, épouse de Fonikè Mengué, regrette un long temps passé « sans aucune forme de procès, pourtant cela a été clamé haut et fort dans la journée houleuse du 5 septembre 2021 que la Transition aura pour boussole la justice. »
Selon Dame Doukouré, « tout porte à croire que cette vision est dévoyée. De tels agissements de l’appareil judiciaire, qui se trouve forcément instrumentalisé par les tenants extrémistes du pouvoir, n’honorent pas notre chère patrie. En verrouillant l’espace civique, la transition du CNRD n’emprisonne pas que les militants pro-démocratie, mais elle emprisonne également la démocratie et l’Etat de droit. Un constat regrettable ».
Yaya Doumbouya