Les Forces vives de Guinée étaient de nouveau en conclave avec le Premier ministre au Centre Islamique de Donka, ce 12 avril. Pas grand-chose n’a filtré du tête-à-tête.
Après une période de détente, les esprits commencent à nouveau à se chauffer. Alors qu’on se dirige vers la fin du mois de ramadan, un compromis n’est toujours pas trouvé entre Forces vives de Guinée et autorités de la transition autour d’un cadre de dialogue inclusif. Les discussions sur les préalables des FVG achoppent, chaque camp campe sur sa position.
Le CNRD ne voudrait pas lâcher du lest ni sur la question des détenus politiques ni sur la fin de l’interdiction des manifestations pacifiques, encore moins sur les harcèlements judiciaires contre les leaders politiques. La junte souhaiterait que les FVG rejoignent le cadre du dialogue existant sans préalables. Ce que cette frange de la classe politique n’est pas prête d’accepter. Un nouveau round de discussions a eu lieu le 12 avril sous l’égide des religieux. Sans grand succès. Mais Mgr Jacques Boston, porte-voix des religieux est optimiste : « Ce que nous pouvons vous dire, c’est que dans un laps de temps, les choses vont bouger. Les Guinéens sont autour de la même table. Ce que nous nous sommes dits aujourd’hui sera connu dans les jours à venir. Il faut des petits réglages pour que nous revenions dire ce que nous avons décidé. Nous vous assurons que tout se passe dans les conditions les meilleures».
Cet optimisme des religieux tranche avec les visages à la limite crispés du Premier ministre et des représentants des FVG présents à la rencontre. A l’issue du face-à-face, chacun d’eux s’est précipité vers son teuf-teuf, arguant que seuls les religieux sont habilités à prendre la parole. Comme celle du 3 avril, cette rencontre n’aura pas fait bouger les lignes.
Les Forces vives de Guinée qui soupçonnent le CNRD de chercher à gagner du temps, menacent de claquer la porte et d’appeler à des manifs après le ramadan. Woïka !
Yacine Diallo