Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit et les victimes se succèdent à la barre. Ce lundi 17 avril, c’est Mamady Condé qui avait été atteint par balle au niveau de la poitrine qui a témoigné. Il a expliqué que le matin du 28 septembre 2009, à 7heures, il était au café avec son ami. C’est de là qu’il est allé au stade. À l’arrivée du carrefour concasseur, il a vu la foule qu’il a aussitôt rejoint.
« Arrivé à la terrasse (esplanade du stade Ndlr), nous avons trouvé le Colonel Tiegboro, qui sensibilisait les gens en disant de rentrer à la maison. Un parmi nous s’est opposé, il a insulté ce dernier. On a continué au stade. À 11heures, ma maman m’a appelé pour me dire de rentrer. Je cherchais à sortir du stade, j’ai entendu les tirs. Je n’ai pas pu sortir par la porte. J’ai escaladé le mur. Je suis venu jusqu’à Bellevue, on a rencontré les gendarmes, ils ont tiré là-bas sur 4 personnes. Moi, j’ai reçu une balle au niveau de la poitrine. L’ambulance est venue nous chercher. Claude Pivi est venu, pour dire que je ne monte pas. On a fait environ 15 minutes à terre, après on nous a transportés à Donka. »
Mamady Condé dit qu’il a eu la vie sauve grâce à un certain Dr Kaba, qui s’est occupé de lui. «Il (Dr Kaba) m’a dit que si je n’arrivais pas après dix minutes, je serais mort. J’ai passé deux mois sous traitement à Donka.»
A la question de savoir quels sont les militaires qu’il a vus au stade, la victime a déclaré avoir reconnu Toumba, Moussa Tiegboro et Claude Pivi, tous dans le box des accusés. « Toumba poussait les gens pour rentrer dans le stade. Tiegboro demandait aux gens de rentrer, Pivi disait à la Croix-Rouge de nous débarquer », a-t-il déclaré.
Mamadou Adama Diallo