Ouvert en janvier dernier, le procès de Néro Lancinet Camara, accusé de « viol et harcèlement » sur cinq filles à l’orphelinat Hakuna Matata, à Dabompa (commune de Matoto), s’est poursuivi le 2 mai, au tribunal de Mafanco. L’audience du jour a été consacrée à l’audition à huis-clos des victimes mineures.
L’audition des cinq filles dont l’âge varie entre 14 et 15 ans s’est tenue en chambre de conseil, entre les parties au procès. Aussitôt revenu en salle d’audience, le procès a été renvoyé au 16 mai prochain par la présidente du tribunal, Mme Kallo Bamba, pour la suite des débats.
Me Kékoura Fanta Mara, l’un des avocats de la défense, s’est félicité de la déclaration des jeunes filles qui, selon lui, plaide en faveur de son client, Néro Lancinet Camara : « A l’audience dernière, les prétendues violées devaient passer en chambre de conseil pour être entendues. Une façon de protéger leur intimité. C’est ce qui fut fait aujourd’hui. Elles ont toutes été entendues. Comme vous le savez, c’est le huis clos : « on ne doit pas entrer en profondeur par rapport à ce qui a été dit. Mais ce que nous pouvons vous dire, c’est que nous sommes vraiment rassurés de ce qui s’est passé là-bas. Quand nous savons tout ce qui a été dit par rapport à cette situation, on a accusé Néro d’avoir violé ces filles et autres. En chambre de conseil, c’était autre chose. Les enfants ont dit la vérité sur ce qu’elles ont vu, ce qui a été préparé. Donc, nous sortons très rassurés et nous sommes confiants qu’après tout ce qui s’est passé, notre client sera acquitté purement et simplement parce qu’elles ont avoué n’avoir pas été violées par Néro ».
Pour sa part, Me Modibo Camara s’est également réjoui des explications données par les mineures. Pour l’avocat de la fondation Hakuna Matata, « cette journée est une journée d’horreur ». Il se dit confiant pour la suite de la procédure. « Les enfants ont été entendues par le tribunal criminel, des questions posées. Je peux dire que cette journée est une journée d’horreur. Je le dis en tant qu’avocat, mais aussi père. La révélation faite par les filles, leur description des faits qui se sont produits, les manœuvres de l’accusé… je n’ai pas pu me retenir. Je pense que le tribunal est édifié sur les faits reprochés à M. Néro Lancinet Camara. Surtout la démarche qu’il a utilisée et qui a été décrite de façon concordante et précise. Les explications données par chacune des enfants donnent une idée précise de la personnalité de M. Camara. Nous restons confiants. Nous avons la certitude, au vu de ce qui a été entendu aujourd’hui, que le droit sera dit ».
A la prochaine audience du 16 mai, Philippe Bangoura, ancien collaborateur de la fondatrice de l’orphelinat et Namandjan Traoré, médecin légiste qui aurait confirmé le viol à travers un rapport dressé et transmis à la justice, devront comparaître. « Concernant la comparution de M. Philippe, on tente de trouver une porte de sortie, de prétendre que les faits qui sont reprochés à Néro seraient des manœuvres de ce monsieur qui est appelé à comparaître à l’audience prochaine. Or, tel n’est pas le cas. Les propos des enfants le prouvent. Le médecin également comparaîtra pour apporter sa part de vérité sur des faits qu’il a constatés après les consultations effectuées sur les enfants », explique Me Modibo.
Kadiatou Diallo