Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal de Dixinn délocalisé à Kaloum. Les victimes continuent de défiler à la barre. Mamoudou Conté, né en 1974 à Conakry, marchand domicilié Dabondy 2, militant de l’UFR (Union des forces Républicaines), a expliqué avoir vu des atrocités indescriptibles au Stade du 28 Septembre ce lundi noir de 2009. « Au pont de Madina, des policiers nous ont dit : Si vous allez là-bas (au Stade), on va vous tuer gratuitement ; retournez à la maison, témoigne Mamoudou Conté. Nous avons forcé.
C’était vers 9h30. La porte était ouverte, nous sommes entrés pour nous arrêter au niveau de la pelouse. Pendant ce temps, certains priaient. Quelques minutes plus tard, nous avons entendu des cris, des coups de fusils. Les bérets rouges sont rentrés en tirant, suivis des gens avec des bandeaux rouge à la tête. D’autres portaient des habits avec cauris. Ils bastonnaient les gens. Nous avons essayé de sortir, mais la porte était mi-close. Ceux qui tentaient de sortir était coincés, étouffés ».
C’est dans cette confusion qu’il dit avoir aperçu un homme avec des cauris sur la tête égorger une jeune dame, à 10 mètres de lui. La criait « Conté ne me laisse pas ici ! Je ne pouvais pas la sauver parce que chacun se cherchait.
Dehors, les gendarmes et les policiers arrêtaient et dépouillaient les manifestants. Un policier a pris mon téléphone Nokia. Dans la salle des sports, des bérets rouges violaient des femmes ».
Ibn Adama