Les Forces vives de Guinée avaient appelé leurs partisans à descendre dans la rue les 17 et 18 mai, dans le Grand-Cona-cris pour accentuer la pression sur le CNRD. Pour parer à toute mobilisation, le minustre de l’Administration du trottoir a requis l’armée et ses bidasses. Ces derniers ont fait régner peur et angoisse le long de la route Leprince. Mory Con(.)dé s’en frotte les mains.
Le 16 mai, veille de manif des Forces ivres de Guinée, Mory Con-dé, ministre de l’Administration du trottoir, annonçait la décision du goubernement de requérir l’armée afin d’épauler flics et pandores, trop souvent malmenés par les manifestants. Les bidasses du BATA et des éléments des Forces spéciales en tête, sont descendus sur la route Leprince avec une armada impressionnante : Joujoux en main, pick-up 12-7, blindés, ils ont poussé les habitants de l’Axe à se terrer pratiquement toute la journée. Il n’y a donc pas eu de manifs sur l’autoroute Fidel Casse-trop, encore moins sur l’Axe Hamadallaye-Kagbélen. Il n’y a pas non plus eu de violences nulle part. Mory est apparu sur les antennes de la télé-bidon nationale dans la soirée du 17 mai pour se féliciter de ‘’l’efficacité’’ de sa mesure : «Dans la journée d’aujourd’hui, de Hamdallaye à Kagbélen, les citoyens n’ont pas subi de terreur. Ça prouve que lorsque ces badauds-là sont mis hors d’état de nuire, les choses se passent très bien. C’est le lieu pour moi de remercier les paisibles citoyens, les élus locaux des six (6) communes de Conakry, mais également les présidents des conseils de quartier pour leur bonne collaboration avec les services de sécurité». Selon lui, la réquisition de l’armée a été prise à cause des agissements de ceux qu’il assimile à des badauds qui s’en prennent à tout le monde. A l’entendre, l’on se peut se dire que les farces de défense et de sécurité sont loin de quitter l’Axe. Un retour déguisé des PA ? : «Qu’ils continuent à traquer ces badauds qui sèment la terreur, s’accaparent des biens des citoyens dans les quartiers, ce qu’on ne peut pas accepter. Je remercie les forces de sécurité qui ont travaillé avec assez de professionnalisme, dans le cadre de l’exécution du mandat qui leur avait été confié. Ce travail va continuer tant que les citoyens de Ratoma continuent à subir la terreur de ces bandits qui viennent s’attaquer à eux et leurs biens. Ces unités de police et de la gendarmerie vont continuer à rester sur place pour les protéger ». Mory Condé accuse des acteurs politiques qui ont des démêlés avec la justice guinée-haine de manipuler des « activistes de la société civile et une frange de la jeunesse pour se mettre dans la rue… On a pris des dispositions, parce que les populations de Hamdallaye-Kagbélen ne peuvent pas continuer à subir la terreur d’un petit groupe d’individus».
Des voix s’élèvent pour critiquer la réquisition de l’armée par les autorités de la transition. Bien de gens y voient une mesure liberticide. Pour le ministre Mory, cette loi émane des partis politiques qui sont aujourd’hui dans la rue : « La loi sur la réquisition de l’armée, ce sont l’UFDG et le RPG qui l’ont voté en 2015. Je fais partie des gens qui étaient opposés à ce que les militaires fassent le maintien d’ordre avec les kalachnikovs. Mais c’et légal, puisqu’elle a été votée à l’Assemblée nationale».
Yacine Diallo