Ndimba, la vérité fâche mais je pense qu’on aurait pu baptiser le pont de Kagbelen du nom d’une de nos personnalités : Pont Cardinal Robert Sarah ou Pont Jeanne Martin Cissé ou Pont Fodéba Keita et patati et patata. Y a pas que Sékou Tyran… Tu ne penses pas que le branding, l’image de marque d’un pays, commence par l’estime de soi, l’honneur à ses filles et fils : « Aux grands hommes la patrie reconnaissante ».
Ah, petit franchouillard, pour une fois tu n’as pas tort. Arrêtons de nous auto-saboter pour honorer l’étranger à la place du concitoyen. J’en parlerai au kaméremba du palais Kankou Moussa, pardon disais-je, palais Mohammed V.
A part ça on peut vendre Dadis dans notre image de marque. Hé, je te vois venir. Reconnaissons au moins que ce farfelu est célèbre malgré lui, il a inspiré au-delà de nos frontières des romans : Le sergent Dida, Dadis Show en attendant la démocratie et le film Le Crocodile du Botswanga. Y a qu’à diffuser et vendre ça à l’aéroport AST.
Pour le théâtre et la comédie… oui ça se vend, l’esthétique de la bouffonnerie. Hélas, l’émission Les Guignols de Canal+n’existe plus. Tout de même, pas Ndimba, on ne va pas faire le clown devant le monde entier.
Fieffé impoli, avançons, propose-moi un machin au sujet du PRAC ! Cet ancien de la FEANF, une belle leçon d’Africain engagé pour tous les diaspourris, agités des réseaux sociaux, poro! ko, urgent, urgent, partagez…Avec le PRAC, on était sur le point de devenir une puissance énergétique, mais je dis bien à Wakanda, pas en Afrique.
Oui j’avoue… quoi de mieux qu’une usine de bonbons lollipop pour attirer les touristes férus de sucette. Alpha Grimpeur est la quintessence de l’opposant historique, qui plus est devenu président ! Citons aussi la Petite Cellule, le nec plus ultra des démocrates fair-play.
Ah, Petit nectar-là laisse tomber, il veut contourner le péage-hôtel cinq étoiles de Coronthie pour entrer à Sékhoutouréya. Dis-lui de rentrer. Pour les futures élections, je m’engage à faire installer la vidéosurveillance et le VAR à la MATD, ya foy!
D’accord, fin d’exil forain pour lui alors. Autrement, on peut vendre le patronyme Diallo, très connu à l’extérieur.
Hé, Petit nombriliste, tu nous retournes à la case départ-là, ça ne fait pas le distinguo recherché par le branding, à l’étranger, Diallo y en a en pagaille, je te jure ! Ce nom est aussi nombreux que la Chine populaire, autrement, c’est comme le visage des Asiatiques quoi, tous se ressemblent ; Diallo égale à Guinée Bissau comme égale à Guinée Équatoriale, d’ailleurs vous vous aventurez là-bas aussi, à Malabo. Hé, les parents, pardon c’est du sanakouya wo.
Nous pouvons valoriser l’histoire du camp Boiro
Quoi valoriser ? yandi, il faut pardonner les tirs d’ami et les dégâts collatéraux, sabari. Cette histoire-là est un serpent de mer noire et rouge. Ne dit-on pas : « En Guinée, chacun est à la fois bourreau et victime. » Régimes répressifs en chaîne alimentaire. Tu veux la justice ? D’accord, prends la boussole, c’est mieux que l’ouroboros, un serpent qui se mord la queue. Sinon, on va tous aller à l’hôtel cinq étoiles de Coronthie, (mal) heureusement, il n’y a pas de place pour tout le peuple. Et attention, camp B. et camp d’Auschwitz ne sont pas synonymes. Là-bas c’est là-bas, ici c’est ici.
Attends Ndimba, je ne te comprends pas, c’est quoi ce révisionnisme et ce confusionnisme ? il y a des victimes d’un côté et de l’autre des bourreaux, ne mélangeons pas, pour avancer il faut la justice, la vérité, la mémoire !
Laisse tomber, je tiens à notre réconciliation. On dit oui à la mémoire mais pas de nature victimaire, pas un machin de victimologie, et que sais-je encore, de martyrologie. Ah ! Mon petit juif d’Afrique, je sais, les faits sont têtus, mais yandi il ne faut surtout pas importer ou copier ici le business mémoriel de la Shoah, Nous avons déjà du mal avec la démocratie.
Batraciens, cachez-moi ces reliques de la cabine technique et de la diète noire que je ne saurais voir. Si tu montres la route aux touristes, tape sur Google « Échangeur de Moussoudougou », « Camp Camayenne », et y a qu’à cliquer.
Hum, je ne comprends pas cette pirouette d’avocat du diable… Dis-donc, on peut construire notre image autour de la date symbolique du 28 Septembre ?
Oh, non, non, non ! plus jamais l’État sauvage, la honte nationale, les viols collectifs en plein air. Cette date est désormais ambiguë et salie à jamais. Souillée de sang et de larmes à l’image du boubou blanc entaché du sang de nos frères et soeurs, morts, disparus, violées à ciel ouvert. Cherchons plutôt un éminent médecin, de nos anciens formés à Cuba, capable de suivre le bel exemple de l’homme qui répare les femmes ! On peut bâtir une clinique spécialisée dans les affaires moussoucologiques. Mais surtout pas ces docteurs-s’en-fout-la-mort qui ont causé la fin douloureuse de notre regrettée M’Mah Sylla.
Avec le procès en cours, retiens que notre pays deviendra un modèle de complémentarité positive de la CPI. (Fuite et faim, la semaine prochaine)
Bano Mo Alpha