Le 24 mai à Kankan, en marge d’une manif anti CNRD et pro Alpha Grimpeur, nombreuses nounous avaient été arrêtées. Leur procès s’est ouvert ce 30 mai par devant le tribunal de première instance de Kankan. Bintou Traoré, Mariam Sacko, Fatoumata Diakité, Hadja Ciré Diané, Kadiatou Diallo, Aïssatou Diallo, Kankou Camara, Nana Condé et Fadima Sidibé sont poursuivies pour participation délictueuse à un attroupement, sur la base de l’article 627 du Code pénal. Elles dénonçaient la cherté de la vie et exigeaient le retour aux affaires d’Alpha Grimpeur, en séjour médical prolongé en Turquie.
Sory Sanoh, ancien préfet et membre de la Coordination régionale du Rpg arc-en-ciel en Haute-Guinée, déclare chez nos confrères Le Révélateur : « C’est ce qu’elles ont fait qu’on qualifie de marche. Pour nous, au Rpg, ce n’était pas une marche. Tout le monde était invité au siège pour une réunion. Les femmes se sont regroupées quelque part, pour se diriger au siège, en passant par le rond-point Komarala. Ce qui a été qualifié de marche. Les femmes venaient simplement au siège pour participer à l’assemblée générale. Si quelqu’un devait être arrêté dans ces circonstances, il aurait dû l’être sur le lieu de la marche. Mais, aucune femme n’a été arrêtée sur le lieu de la marche. »
Le 27 mai, à l’assemblée générale hebdomadaire du Rpg arc-en-ciel à Gbessia (Conakry), le bureau politique national a estimé qu’il est du « devoir impérieux » du parti de soutenir les nounous, car elles constituent la base du parti. Dans un communiqué, la direction nationale du RPG dénonce des « arrestations arbitraires » et considère cela comme une « remise en cause des acquis démocratiques si chèrement acquis. »
Le Rpg arc-en-ciel appelle les autorités locales à plus de responsabilité, à procéder à la libération «sans délai» des femmes. Le parti « ne renoncera jamais » à la lutte pour la liberté et la défense des droits humains.
Yaya Doumbouya