Fraîchement sorti de taule, Ibrahima Diallo, responsable des opérations du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC), a été empêché de voyager, ce 1er juin. Il devait se rendre au Niger pour un forum lié aux restrictions des libertés civiques en Afrique. Il dénonce une décision injustifiée, illégale.
Sur Fim Fm, ce 1er juin, l’activiste explique avoir effectué toutes les formalités, avant d’être informé par la fameuse police des frontières qu’il ne peut pas quitter le bled. «Mon vol était prévu ce matin à 6H55min. Arrivé à l’Aéroport, j’ai effectué les formalités au niveau de la compagnie à 5H40min. j’ai dépassé la douane pour arriver à la police des frontières. Des agents ont pris mon passeport, ils m’ont demandé d’attendre, qu’ils se réfèrent à leur chef hiérarchique. Vingt minutes après, un policier me dit que son chef lui a demandé de m’installer au bureau afin qu’eux aussi se réfèrent à la hiérarchie. Au bout de 30 minutes, le policier est revenu avec mon passeport et mon ticket. Il m’a remis mon passeport, mais a gardé mon ticket de voyage, m’annonçant que leurs chefs indiquent que je ne peux pas voyager. Sans aucune décision de justice en main, sans aucune notification administrative. J’ai regagné mon domicile ».
Ibrahima Diallo annonce avoir contacté ses avocats (sans vinaigrette) pour enclencher une procédure à l’effet de comprendre qui l’a empêché de voyager. «Le policier avec qui j’étais a pris tout son temps pour appeler ses chefs et m’a toujours fait le compte-rendu. Ses chefs, eux aussi, étaient en train d’appeler leur hiérarchie. Je crois que la décision vient du haut. C’est juste une décision regrettable, à condamner. Si le gouvernement ou la justice savait qu’on avait des restrictions et qu’on ne devait pas voyager, il fallait juste nous notifier ces décisions-pour faire l’économie du temps et de billets d’avion ».
Dans un communiqué, le FNDC pointe du doigt la junte. «La Coordination nationale du FNDC rappelle qu’à date, aucune décision de justice d’interdiction de sortir du territoire guinéen n’a été signifiée au camarade Ibrahima Diallo. Nous condamnons cette décision du CNRD qui est de nature à compromettre les efforts des chefs religieux qui travaillent à la recherche des issues favorables à la crise actuelle. »
Le FNDC dénonce une «nième dérive contre les responsables du mouvement et appelle les citoyens pro-démocratie à rester mobilisés pour défendre les libertés publiques et pour le retour à l’ordre constitutionnel dans notre pays.»
Yaya Doumbouya