Lancés en 2 000, les travaux de reconstruction de la grande mosquée du district de Pellel-Bantan, dans la sous-préfecture de Timbi-Tounni (Pita), ont évolué à pas de caméléon, pour diverses raisons (indépendantes de la volonté des habitants) dudit district. Complètement reconstruite, une mosquée flambant neuve a été inaugurée lundi 29 mai. D’une capacité d’accueil de 600 fidèles, la maison de Dieu dispose de quatre bâtiments : deux pour les prières (hommes et femmes) une morgue et des latrines. Le bijou a été construit exclusivement sur fonds propres, par les résidents et ressortissants de Pellel-Bantan, avec plus d’un milliard de francs guinéens.
Après la création du village dans les années 1 600, la mosquée de Pellel-Bantan a évolué avec le temps. D’abord un parterre en cailloux couvert de graviers, puis une paillote jusqu’en 1966, elle est rebaptisée et mise en tôles en 1967. Avec l’accroissement démographique remarquable du village, elle est rapidement devenue « trop petite » pour les habitants. Démolie en 2000 pour être agrandie et modernisée avec des tourelles, 23 ans après, elle est solennellement réouverte.
Du beau monde au rendez-vous. La cérémonie d’inauguration a réuni la majorité des ressortissants du village, venus d’un peu partout à travers le monde (Etats-Unis, Europe, Angola, Sénégal, Côte-d’Ivoire, Bénin, Guinée-Bissau et Conakry…). Les habitants des villages voisins, les autorités régionale, préfectorale, sous-préfectorale et communale de Labé, Mamou, Pita, et Timbi-Tounni n’ont également pas voulu se faire conter l’évènement. Le khalif général du Fouta Djallon, El Hadj Mamadou Bano Bah, a présidé la cérémonie, au nom de l’Inspecteur régional des affaires religieuses de Labé, El Hadj Mamadou Badrou Bah.
Les activités ont démarré par des prières et bénédictions pour le repos des âmes des illustres fondateurs de Pellel-Bantan et tous les autres disparus de la Guinée. Des séances de lecture du saint Coran ont précédé la rencontre durant le ramadan dernier et l’ont également clos.
De solides infrastructures de bases
Président du district, Mamadou Oury Bah, enseignant à la retraite rappelle que le district de Pellel-Bantan est composé de trois Secteurs (Koubi, Ayndè Bouroudji et le centre). Il dispose d’infrastructures socioéconomiques de base non négligeables : deux écoles primaires de 3 classes chacune ; deux postes de santé améliorés pour les soins primaires de la population ; un système d’adduction d’eau moderne d’une capacité de 40 000 L ; de l’électricité fournie par EDG (Electricité de Guinée), une école coranique, un pylône de réseau de téléphonie mobile avec un accès à Internet haut débit (4G) ; un Centre d’accueil et d’apprentissage des jeunes (en chantier). « Toute cette prouesse, encore non moins importante, a été rendue possible par le courage, la détermination et la volonté des fils et filles de Pellel-Bantan », souligne l’enseignant à la retraite.
Mamadou Oury Bah révèle que les ambitions des fils du terroir sont nombreuses. « Pour Pellel-Bantan, dans un proche avenir, nous voudrions faire de notre localité une cité bien lotie ; améliorer nos infrastructures de base ; être le poumon économique de la Commune rurale et un modèle de réussite pour les 11 autres districts de Timbi-Tounni ». Sollicitant l’appui de l’Etat et des Partenaires au développement, il poursuit : « Nous aimerions également, dans le futur, envisager la construction d’infrastructures scolaires de proximité et tant d’autres réalisations d’intérêt communautaire ».
Ressortissant du village, Abdoulaye Camara Bah, résident à Dakar depuis plus de 30 ans, est membre fondateur de la toute première association des ressortissants de Pellel à l’étranger, AJPB (Association des jeunes de Pellel Bantan de Dakar). Il a coordonné les activités de la cérémonie d’inauguration de la mosquée. Pour lui, l’honneur est immense. Il se dit fier d’être Guinéen, mieux d’être de Pellel-Bantan. « C’est un sentiment de fierté. Nous sommes heureux d’avoir pu réaliser toutes ces infrastructures, mais surtout d’avoir eu la chance d’assister à cette inauguration. Beaucoup de nos camarades qui aimeraient voir ce jour arriver, sont décédés dans cet intervalle. Nos militants très soudés ont toujours combattu, nuit et jour, pour aboutir à la concrétisation de nos projets », dont la construction d’une mosquée moderne « à la hauteur de notre dimension, pour le rayonnement permanant de l’Islam dans notre contrée ».
Abdoulaye Pellel Bah