Accusé de corruption et de détournement de fonds, Colonel Manson Sangala, préfet de Mali dans la région administrative de Labé, se retrouve dans un nouveau pétrin. Impliqué dans une affaire d’exploitation artisanale de la mine d’Or de Balaki (sous-préfecture de Mali), une affaire pendante devant le tribunal de première instance de Labé, il se voit accuser d’un détournement de 316 millions de francs glissants. Ce montant serait issu des taxes téléphoniques.
La première plainte a été formulée par le Comité de recouvrement des recettes de l’exploitation de la mine d’or, la seconde par l’Association des maires, soutient indéfectible du maire de Balaki que le préfet avait fait enfermer. Manson Sangala est accusé de malversation financière dans le partage des taxes versées par les sociétés de téléphones mobiles opérant dans la préfecture de Mali et d’abus d’autorité. Il a refusé de répondre aux deux convocations de la Justice de sa localité. Un mandat d’amener a été décerné contre lui par le juge de paix de Mali, vendredi 9 juin.
Sékou Sangaré, juge de paix de Mali, explique : « La justice, c’est une procédure. La première étape, c’était le mandat de comparution qui a expiré hier. Comme il n’a pas daigné répondre, on a décerné un mandat d’amener contre lui ». Selon lui, le mandat d’amener « est une contrainte qui permet au juge d’instruction de faire comparaître devant lui une personne inculpée ». Ce mandat lui a été décerné et mis à la disposition des officiers de police judiciaire pour exécution.
Le juge de paix indique que le mandat d’amener consiste à « le rechercher, l’interpeller et de le conduire par-devant le juge d’instruction, pour que ce dernier puisse l’interroger sur les faits qui lui sont reprochés », mais pas de le conduire directement à la maison d’arrêt. Il précise que le dernier moyen de contrainte à face à l’obstination du préfet, serait de décerner un mandat d’arrêt contre lui, « celui-ci est plus contraignant, plus rigoureux que le mandat d’amener. Il sera recherché, interpellé, arrêté et conduit à la maison d’arrêt avant d’être présenté au juge ».
En cas d’échec de cette procédure judiciaire, le juge Sékou Sanagaré décernera un mandat d’arrêt contre lui.
Abdoulaye Pellel Bah