Les avocats (sans vinaigrette) de l’homme d’affaire Mohamed Mehdi Mohsen ont soufflé sur la braise le 9 juin. Ils ont répondu à la polémique née d’une décision prononcée par le TPI de Kaloum contre un ressortissant libanais.
L’affaire fait grand bruit depuis le 7 juin. Après une plainte de plusieurs orpailleurs, Mohamed Mehdi Mohsen de l’entreprise Sabev, dame Aïssatou Diallo de la société BKS et Boubacar Diallo ont été interpellés, jugés et condamnés pour ‘’abus de confiance’’. Il leur est reproché d’avoir détourné près d’une cinquantaine de milliards de francs glissants appartenant aux plaignants. Sauf que la peine ne satisfait personne, du moins ni Mehdi Mohsen ni les plaignants. Ces derniers crient d’ailleurs au scandale.
Après la décision, les parties civiles étaient sanglot devant le TPI de Kaloum. Elles accusent le tribunal d’avoir rendu une décision trop clémente à l’égard de l’homme d’affaire libanais. Les plaignants estiment que les accusés devaient être condamnés à une même peine. Sauf que les avocats de Mehdi Mohsen ne l’entendent pas de cette oreille. Ils jurent que leur client est au tant victime d’Aïssatou Diallo que les plaignants : « Le collectif s’interroge sur l’acharnement des parties civiles sur monsieur Mehdi Mohsen et l’entreprise Sabev, lorsque ces derniers sont aussi victimes qu’elles». Maitre Pépé Antoine Lama accuse les parties civiles de laxisme : « Elles n’ont fait aucune diligence pour empêcher dame Aïssatou Diallo de disposer de plus de 30 milliards de francs guinéens déposés dans le compte de la société SBK pendant qu’elle était en détention. C’est la preuve éloquente que nos clients ne sont nullement débiteurs de madame Diallo, et que les montants réclamés par les parties civiles ont bien été utilisés par celle-ci». Il se dit certain que les parties civiles, convaincues que dame Aïssatou n’étant pas capable de rembourser leur argent, veulent tomber à bras raccourcis sur Mehdi Mohsen « pour se faire payer par des personnes qui ne sont ni de près, ni de loin bénéficiaires des sommes détournées ».
Cette affaire remonte à 2021. Dame Aïssatou fait croire à Mehdi Mohsen qu’elle est une femme d’affaire évoluant dans les domaines des pierres précieuses et des opérations de change. Ce dernier tombe dans ses filets. Il mandate alors la dame pour lui trouver des devises en contrepartie du franc guinéen. Au début, tout roule normalement. Mais à un moment, elle contracte des devises qui équivalent à des milliards de francs guinéens auprès de plusieurs orpailleurs. Mais au lieu de transmettre la totalité des devises à l’homme d’affaire, elle ne verse qu’une partie. Elle fait croire aux orpailleurs que leur argent se trouve avec Mehdi Mohsen. Pour payer, l’homme d’affaire émet deux chèques au nom d’Aïssatou Diallo. Elle les déclare perdus, lui demande de les annuler. Mais des orpailleurs se présentent à la UBA-Bank avec les mêmes chèques, alors que le libanais avait écrit à la Banque pour annulation. C’est au moment où Mehdi Mohsen attendait d’être payé qu’il a été convoqué à la Direction centrale des investigations judiciaires, entendu, déféré au TPI de Kaloum et mis au gnouf à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie. A ce jour, il est condamné à payer un peu plus de 12 milliards de francs glissants aux orpailleurs. Aïssatou Diallo devra s’acquitter de près de 40 milliards de francs glissants. L’homme d’affaire a déjà interjeté appel.
Yacine Diallo