Paul Moussa Diawara et Inza Bayo ont été fixés sur leur sort le 20 juin par la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF). L’ex DG de l’Office guinéen de publicité et son DAF sont reconnus coupables de « détournement et de complicité », ils sont condamnés à 5 ans de prison.

Condamnés en première instance à cinq ans d’emprisonnement, à 50 millions de francs guinéens d’amende et au remboursement de près d’une quarantaine de milliards de francs guinéens par le TPI de Kaloum pour « détournement et complicité », Paul Moussa et Inza Bayo ont interjeté eux-mêmes appel devant la CRIEF. Les deux prévenus estimaient que c’est un procès politique qui leur avait été collé. Mais le président de la CRIEF, Noël Koulémou, confirme le jugement n° 032 prononcé en premier ressort par le TPI de Kaloum, le 15 avril 2019, condamnant les deux à de la prison ferme. Paul Moussa Diawara et Inza Bayo écopent donc de cinq ans d’emprisonnement, de 50 millions d’amende. Ils devront aussi rembourser plus de 39 milliards de francs guinéens. Le juge décerne également un mandat de dépôt contre eux. Paul Moussa Diawara et son coaccusé dormiront ce soir à la Maison centrale de Coronthie.

Le juge a suivi à la lettre les plaidoiries des avocats de l’Agent judiciaire de l’Etat qui avaient demandé la confirmation pure et simple du premier jugement. Le parquet spécial, lui, avait demandé l’infirmation partielle de la décision prononcée en première instance. Le procureur Aly Touré avait requis la confirmation de la peine, mais avec 24 milliards de francs guinéens seulement à rembourser : « C’est ce qu’ils n’ont pas pu justifier », avait-il dit.

La décision de la Chambre des appels de la CRIEF « surprend » l’avocat des prévenus. Me Salomon Camara annonce qu’ils vont se pourvoir en cassation : « Nous avons démontré les insuffisances du premier juge, nous sommes étonnés de voir la CRIEF confirmer ce jugement. Nous avons démontré que le parquet n’avait pas qualité de poursuivre nos clients pour détournement et complicité. La loi nous donne un droit de recours qui est le pourvoi en cassation, nous allons l’exercer ».

Paul Moussa Diawara et Inza Bayo avaient déjà séjourné pendant 5 mois en prison dans ce dossier avant de bénéficier d’une liberté conditionnelle. A l’annonce de la décision, l’ancien directeur de l’OGP avait du mal à cacher ses émotions, il a versé une larme.

Yacine Diallo