A quelques jours de l’Aïd el-Kébir communément appelée fête de Tabaski ou fête des moutons, Conakry est en effervescence. Les marchés sont bondés de monde, des espaces aménagés pour le marché de bétail sont envahis par des bovins et des ovins notamment à Yembéya-carrefour (commune de Ratoma).

Le coût de la fête

A l’occasion de cette fête, en guise de sacrifice d’Abraham, il est recommandé à tout musulman qui a les moyens d’immoler un bélier, en bonne santé. Cette année, le prix de ces bêtes est exorbitant dans les marchés, selon plusieurs citoyens. Ils varient entre 900 000 et 3 000 000 de francs guinéens, selon la taille de l’animal. Mamadou Saliou Bah, dans le marché Yembéya, raconte : « Je suis venu acheter un bélier pour ma mère. Cela fait maintenant trois heures que je tourne, je n’en trouve pas dont le prix est convenable à mes moyens. Tout est cher ». « Les moutons qu’on achetait à 2 millions l’année passée, cette année ils nous demandent de payer 2 millions 500 mille pour les avoir. Certains demandent même 3 millions », renchérit Mohamed Touré, père de famille.

Habits pour la fête ? Un autre calvaire

Les femmes sillonnent les marchés, pour acheter les habits de fête pour leurs enfants surtout. Au marché du quartier Sonfonia, Aminata Oularé, mère de trois enfants, explique : « Je suis venue trouver des habits pour mes enfants, mais les Complets sont tellement chers que je me demande quoi acheter pour eux. Si un Complet coûte 180 000 FG, je m’imagine déjà combien me coûteront les habits pour mes trois enfants, sans même parler de leurs chaussures ».

L’autre réalité qui coûte cher

C’est devenu une coutume pour beaucoup de ressortissants vivant à Conakry. Chaque Tabaski, ils quittent la capitale à destination de l’intérieur du pays, pour célébrer la fête au village. Ils célèbrent l’Aïd al-Adha avec leurs parents restés au village. Mais les frais de transport leur coûtent les yeux de la tête.

Oumar Traoré, est originaire de Siguiri. Il quitte Conakry à destination de son Siguiri, en Haute-Guinée : « Cette fois encore, le transport a augmenté. J’ai été obligé de payer 280 mille fg alors que le prix officiel est à 250 mille francs guinéens. »

Pour d’autres destinations, les transports ont augmenté à plus d’un tiers. La clientèle n’ayant pas d’alternative est obligée d’accepter les prix imposés par les transporteurs, parfois véreux.

Mayamba Traoré, stagiaire