L’ancien directeur général du Fonds d’entretien routier (FER), Souleymane Traoré, a comparu ce 17 juillet, par devant la chambre des jugements de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Le ministère public a requis deux ans de prison contre lui, dont un an assorti de sursis.
Souleymane Traoré est poursuivi par le parquet spécial de la Crief pour des faits présumés de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, corruption, blanchement de capitaux et surfacturation. L’ancien directeur du FER est propriétaire de plusieurs immeubles et de comptes bancaires en devise et en francs guinéens qui auraient été ouverts au nom de ses enfants.
Le procureur spécial, Aly Touré, estime que Souleymane est « incapable » de justifier l’origine de ses biens. « Les comptes de ses enfants sont garnis et tout cela ne vient pas de son salaire de fonctionnaire de l’Etat ». Le ministère public déclare que l’ancien Directeur général du FER « est suffisamment » responsable des faits dont il est poursuivi. Il requiert de le retirer dans les liens de la culpabilité et de le condamner à deux ans de prison dont un avec sursis et à une amende de vingt milliards de francs guinéens. Il demande aussi à la Cour de confirmer la saisie de ses biens au bénéfice de l’Etat.
Me Pépé Antoine Lama, de la partie civile (agent judicaire de l’Etat), charge. Selon lui, Souleymane Traoré et ses enfants détiennent des comptes bancaires contenant « des sommes faramineux ». La manne serait de 2 795 milliards de francs guinéens et plus de 451 mille dollars américains. S’y ajoutent un immeuble à Nongo (où il habite), un autre à Lambanyi et d’autres. L’agent judiciaire de l’Etat plaide pour la culpabilité de l’accusé et au payement de 10 milliards de francs guinéens. Il plaide également pour la validation de la saisie des biens de l’ancien directeur du FER et ceux de ses enfants et ordonne la confiscation de ses immeubles au bénéfice de l’Etat.
Me Sékou Kondiano, de la défense, déclare que son client Souleymane Traoré a dirigé le Fonds d’entretien routier de l’Afrique deux ans durant, où il aurait bénéficié des « avantages énormes. » Que Souleymane Traoré disposerait de nombreuses sources de revenu.
Dans sa plaidoirie, l’avocat déclare que les infractions de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, corruption, blanchiment de capitaux et surfacturation « n’ont pas été établies ». Ce sont des accusations « fantaisistes », indique-t-il. Me Kondiano plaide pour la main levée sur les biens de son client, saisis par la justice.
Son coéquipier, Me Aboubacar Doumbouya, demande à la Cour de rejeter carrément la réquisition du ministère public. « Je m’en tiens aux plaidoiries de mes avocats », conclut Souleymane Traoré. L’affaire a été renvoyée au 31 juillet pour décision être rendue.
Yaya Doumbouya