Le procès du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal de Dixinn délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry, ce mercredi 19 juillet, les victimes ont repris le défilé à la barre pour expliquer les sévices qu’elles ont subi au stade le jour du massacre. C’est Abdoul Hamid Diallo, juriste et comptable de son état qui a raconté ce qu’il a vécu au stade le lundi noir du 28 septembre 2009 où plusieurs Guinéens avaient été massacrés, des femmes violées.

La victime Abdoul Hamid a indiqué que dans la matinée du lundi 28 septembre, il s’est rendu au stade pour participer à la manifestation appelée par les forces vives d’alors. Au niveau de Dixinn terrasse, il affirme que le colonel Moussa Tiegboro Camara les a bloqué et a tenu des propos menaçant à leur endroit en disant si on s’entête de rentrer au stade, qu’on verra ce qu’il nous ont réservé .

Mais qu’après discussion il a reculé. « J’ai rencontré Yarie Biriki( ancienne présidente des femmes de l’UFDG), elle m’a dit qu’ils ont arrêté les leaders. C’est ainsi nous sommes dirigés vers le stade. A la rentrée du stade j’ai remarqué que la porte était ouverte. Entre temps, Mme yarie Biriki m’a dit qu’il ont tué deux personnes le matin. Quelques temps après certains ont commencé à prier. Ça n’a pas duré, mon grand frère m’a appelé pour me dire qu’un cortège de bérets rouges se dirige vers le stade , si ceux-ci vous trouvent là-bas vous n’allez pas vous en sortir. J’ai répondu que je ne pouvais pas sortir, l’ambiance est vraiment grandiose il faut que j’assiste à ça ».

Abdoul Hamid dit qu’après sa conversation téléphonique avec son grand frère, il a aperçu des bérets rouges armés entrer dans le stade en tirant. Certains avaient des brassards rouges avec les armes par la grande porte et ils tiraient , d’autres avaient des brassades rouges. « J’ai vu les gens tombés . J’ai pris la fuite pour me sauver , je suis passé vers la SIG , j’ai trouvé un homme qui aidait les gens à monter sur la cour, une fois que mon tour est arrivé, y a une fille qui criait de lui venir à l’aide , le jeune qui aidait les gens à pris la main de la fille pour l’aider et à un certain niveau elle a été touchée par la balle . J’ai changé de route , à ma grande surprise j’ai vu six corps sur l’esplanade , y avait les gendarmes que j’ai rencontré , un m’a soutiré de l’argent dans ma poche et l’autre m’a donné un coup de poing. En suite on nous a embarqué pour le QG du CNDD ».

Arrivé au camp Alpha yaya précisément dans les locaux des services spéciaux dirigés par Tiegboro Camara il a trouvé des pères de famille en train de pleurer et il aperçu une cinquantaine de moto stationner. « Nous étions au nombre de 57, on nous maltraité mais la chance que j’avais eu , je leur ai dit que j’étais journaliste et il m’ont demandé où se trouvaient mes matériels, je leur ai dit que les gendarmes me l’ont retiré. J’ai vu des gens qui saignaient par l’anus. Ils m’ont interpellé en me disant que si Pivi me voyait à 500 mètres qu’il allait me descendre. Ils ’ont dit de me taire lorsqu’il vont me libérer, je leur ai promis que je ne dirai à personne et les 54 autres ont été enfermés ».

Mariam Keita, Ibn Adama