Au terme de deux jours de travaux, un code de bonne conduite des journaleux et des Forces de défense et de sécurité (FDS) a été adopté ce 28 juillet à Cona-cris. Journaleux, représentants du ministère de la Dépense, de la Sécu-raté, de la Fustige, de l’Info, de la HAC, ainsi que nombreux acteurs de la société civile ont amendé le code avant de l’adopter à l’unanimité.
La rencontre fait fuite au forum national tenu en mars dernier à Cona-cris, sur le même projet, organisé par l’Alliance des médias pour les droits humains en Guinée (AMDH), avec un appui financier de RSF, Reporters Sans Frontières. Le code vise à protéger les journaleux lors des manifs sociopolitiques dans le bled. Chaïkou Baldé, le prési de l’AMDH, regrette que les journaleux soient victimes des «bavures » lors des manifs.
Le code invite les journaleux à porter, entre autres, le gilet de presse, se munir de la carte professionnelle de la presse, recouper les infos, rester neutre et en sécurité dans les accrochages entre manifestants et FDS, éviter l’usage des images d’archives non légendées ou décontextualisées. Côté FDS, le code les engage notamment à sécuriser les journaleux, leur porter aide et assistance, collaborer avec eux, les identifier des manifestants. Aux responsables des médias, d’accorder des primes aux reporters, les former et souscrire une police d’assurance pour eux.
« A chaque entité sa partition »
Chaïkou Baldéestime que le code est un énoncé de principes et de valeurs, de droits et de devoirs, de rôles et de responsabilités des intervenants dans les manifs sociopolitiques. «Le code n’incrimine personne, ne stigmatise personne. Au contraire, il incite et encourage chaque entité, chaque acteur à jouer sa partition, à assumer sa responsabilité de défenseur de la démocratie et du respect des droits humains. Il devra désormais servir de guide, de référence, pour les journalistes et les agents des forces de défense et de sécurité.» Selon lui, un comité de suivi veillera au respect et à l’application du code de bonne conduite, très prochainement. A cet effet, il invite la Haute autorité de la communication (HAC), ainsi que le ministère de l’Information et de la communication à lui donner un coup de main.
El Hadj Djély Mory Dioubaté, le représentant du prési de la HAC, déclare que la sécurité des journaleux est une « préoccupation majeure » des autorités. Désormais, estime-t-il, le code de bonne conduite servira journaleux et forces de défense et de sécurité pour le respect des droits et devoirs de chacun. Toutefois, il rappelle que le respect de l’éthique et de la déontologie demeure incontournable dans l’exercice de la profession de journalisme.
Capitaine Alya Camara, le représentant du ministre de la Dépense nationale : «Chaque acteur trouvera sûrement sa part de responsabilité et son rôle à jouer dans le code de bonne conduite. Concernant le ministère de la Défense nationale, je vous assure que les autorités prendront des mesures idoines pour sa distribution au sein des unités.»
Maux des participants
Les participants se disent satisfaits de l’initiative de l’Alliance des médias pour les droits humains en Guinée. «Les deux jours nous ont permis d’élaborer et de valider le code de bonne conduite, afin de protéger les journalistes pendant les manifs sociopolitiques en Guinée. Nous souhaitons la multiplication et la vulgarisation du code pour une meilleure appropriation, mais aussi pour la mise en place d’un comité de suivi pour la mise en œuvre du code », a déclaré Oumar Foulah Diallo, porte-voix des participants.
Yaya Doumbouya