Après deux mois de détention, Paul Moussa Diawara et Inza Bayo rentrent à la maison. L’ex DG de l’Office guinéen de publicité et son DAF ont vu leur condamnation être cassée par la Basse-Cour suprême le 2 août.

Paul Moussa Diawara et Inza Bayo ont quitté la salle d’audience de la Cour de répression des infractions économiques et financières, CRIEF ? le 20 juin dernier, en larmes, après une condamnation en appel à 5 ans d’emprisonnement. Le juge Noël Koulémou les envoyait ainsi en prison pour « détournement et complicité ». Les deux pontes du régime Alpha Grimpeur devaient non seulement rembourser près d’une quarantaine de milliards de francs glissants qu’ils sont accusés d’avoir détourné, mais aussi payer 50 petits millions de francs glissants d’amende, chacun. Mais c’est peut-être le bout du tunnel pour eux, du moins pour le moment. Leur défense, qui avait du mal à obtenir de la CRIEF leur libération, ne serait-ce que conditionnelle, a transporté l’affaire devant la basse-Cour suprême. Le pourvoi a porté fruit, la plus haute juridiction du bled a cassé la décision de condamnation prononcée par la Chambre des appels de la CRIEF.

L’affaire pourrait retourner en première instance, pour un nouveau jugement, sûrement devant le tribunal de première instance de Kaloum, celui-là même qui les avait condamnés en 2019, en première instance, à 5 ans d’emprisonnement. Paul Moussa Diawara et Inza Bayo ont rejeté fermement cette peine, estimant que le rapport de l’Inspection générale d’Etat qui a servi de base à leur procès n’avait aucune valeur juridique. Les deux prévenus contestaient en réalité à l’IGE la possibilité de les auditer. Paul Moussa Diawara a toujours clamé, pendant le procès, avoir agi conformément aux lois qui régissent l’Office guinéen de publicité. Il a aussi juré avoir été victime de règlements de comptes politiques.

Yacine Diallo