Son séjour derrière les barreaux n’aura été que de courte durée. En cavale depuis plusieurs mois, le préfet de Mali, Lieutenant-colonel Manson Sangala Camara, a été arrêté et incarcéré le mardi 1er août. Après une garde à vue de 72 heures, il est finalement libéré le jeudi 3 août et placé sous contrôle fudiciaire euh…judiciaire.

Dans la préfecture du Mali située à environ 100 km à l’est de Labé, au nord-est de Conakry, pas moins de quatre chefs d’accusation pèsent contre le préfet, lieutenant-colonel Manson Sangala. Il est poursuivi, entre autres, pour corruption, ethnocentrisme, détournement de fonds, outrage à magistrat et à la justice. Après son refus de répondre aux multiples convocations de la justice de paix de Mali, un mandat d’arrêt a été décerné contre lui le 21 juin dernier. Saisi de l’affaire, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a donné sa parole, promettant que ce militaire « va comparaître volontairement ou par contrainte ».

Le 1er août, la justice a mis le grappin sur Manson Sangala. Il est placé en garde à vue à la maison d’arrêt de Mali. Le 2 août, il a été auditionné à huis-clos par le juge d’instruction à la Justice de Paix de Mali. Au terme de deux heures d’entretien, le juge, Faoro Kolié, a décidé de le maintenir en détention.

Selon les informations, après seulement trois jours passés au gnouf, la santé du Lieutenant-colonel qui a tenu tête à la justice de la localité qu’il gouverne depuis l’avènement du CNRD au pouvoir, se serait fortement détériorée. C’est ce qui aurait plaidé en sa faveur, pour bénéficier d’une remise en liberté provisoire. Il est finalement libéré dans la nuit du mercredi à jeudi 3 août, « pour des raisons de santé ».

Il faut toutefois préciser que le préfet Manson Sangala n’est pas totalement libre. Les faits pour lesquels il est poursuivi ne sont point abandonnés par la justice. Il est placé sous contrôle judiciaire et confié au camp militaire de Mali, avec plusieurs autres mesures restrictives. « Il n’a pas le droit de sortir de Mali et doit se présenter trois fois par semaine devant le juge d’instruction. À la moindre erreur, il va se retrouver encore en prison », a confié une source proche du dossier à notre confrère, Guineematin.

Abdoulaye Pellel Bah