Le 10 août, les négociations entre goubernement, mouvement syndical et patronat sur les préalables (engagement des gens-saignants à la Ponction publique et allocation familiale des travailleurs à la retraite), se sont poursuivies à Cona-cris. Huit heures de discussion au mystère du Travail, aucune avancée notable.

L’intégration des gens-saignants contractuels à la Ponction publique demeure le poing d’achoppement entre les parties. Les syndigaleux veulent que les bouffe-la-craie intègrent la Ponction publique via une évaluation qui leur est consacrée spécifiquement. Le goubernement ne l’entende pas de cette oreille,  en lieu et place, il exige un concours. Ce que rejettent les syndicaleux, craignant que les contractuels en classe depuis 2018, soient écartés au profit d’autres.

Abdoulaye Barry, prési de la commission des négociations du mouvement syndical guinéen : «Nous étions sur les préalables. Le 20 avril dernier, le mouvement syndical a adressé deux courriers au gouvernement : l’un sur les préalables et l’autre sur la plateforme revendicative. Nous continuons les discussions sur les préalables qui n’ont pas été appliqués depuis avril 2022 par le gouvernement, notamment l’engagement des contractuels à la Fonction publique.»

Il affirme que le dossier «constitue un grand problème». Quand le goubernement grimpant a engagé des contractuels à la place des bouffe-la-craie titulaires afin d’étouffer la crève déclenchée par le Slecg d’Aboubacar Sous-mât, le « rebelle ». «A propos des enseignants contractuels en classe depuis 2018, le mouvement syndical avait obtenu un accord censé les engager à la Fonction publique. Mais cela n’a pas été fait. Nous allons continuer les négociations sur ce blocus », ajoute Abdoulaye Barry.

Ismaël Keïta, vice-prési du patronat rappelle que le principe de base d’une négociation est qu’il n’y ait pas gagnants et perdants. «Les négociations sont des jeux démocratiques et de contradiction. Il y a, certes, des mésententes, mais la maison ne va pas brûler, car cela fait partie du contexte démocratique des débats.» Pour lui, nombreuses avancées ont été notées, mais il ne les énumère pas. «Nous nous sommes quittés en bons termes. Les discussions vont bon train et il y a eu des concessions de part et d’autres. Le gouvernement accepte de concilier quand il le faut, le syndicat aussi quand il le faut. Le patronat assiste avec satisfaction, nous discutons dans des bonnes conditions. On est obligé de trouver un accord. L’espoir est permis.» Ismaël Keïta déclare que le combat ne vise qu’à soulager les travailleurs, pour qu’ils soient dans de meilleures conditions de vie et de travail.

Menace de boycott

La coordination nationale des gens-saignants contractuels restent droit dans leurs bottes. Ils exigent leur intégration totale à la Ponction publique, ainsi que le paiement de six mois d’arriérés de primes (2022-2023) par le goubernement. Faute de quoi : ils bouderont les classes à la  l’ouverture prochaine.

Revaloriser de la valeur monétaire du point d’indice à hauteur de 100% pour toutes catégories de fonctionnaires et pensionnés, majorer les indemnités de logement et de transport de 500 000 GNF, rehuasser la pension de retraite des travailleurs déclarés à la CNSS à 50% des derniers salaires mensuels payés, sont, entre autres, des poings de la plateforme revendicative.

Yaya Doumbouya