En séjour aux Etats-Inouïs d’Amérique, Oumar Sylla alias Foniké Menguè en profite pour remobiliser les troupes. Le Coordinateur national du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) dénonce la gestion « unilatérale » de la transition. Il jure de s’opposer à toute idée de confiscation du pouvoir par le colonel Mamadi Doum-bouillant.
Il aura passé plus de dix mois en détention à l’Hôtel cinq étoiles de Coronthie avant d’être libéré. Après un gros « combat » à l’aéro-hangar de Cona-cris, Foniké Menguè est parvenu à sortir du territoire. Officiellement, il est à l’étranger pour des raisons de santé, mais il en profite pour faire des rencontres avec les militants du FDNC et remobiliser la base, afin de faire face au CNRD. Le 15 août, devant des Guinéens réunis à New-York, Foniké Menguè a réitéré sa volonté de lutter contre la perpétuation du CNRD au pouvoir : «Le 5 septembre, le colonel a fait un discours mémorable, il a promis que plus personne ne va mourir à cause de la politique, aujourd’hui, nous avons 25 morts. Il a promis que la justice allait être la boussole, mais ce discours n’est plus d’actualité. Malheureusement, nous sommes encore dans un combat pour l’instauration d’une véritable démocratie. Le colonel Mamadi Doubmouya a la volonté de confisquer le pouvoir. Ils sont venus pour une ‘’refondation’’, mais sont en train de piller le pays. Ce sont eux qui ont interdit toute manifestation. On ne les laissera pas faire…C’est pourquoi quand ils ont voulu négocier, on leur a dit qu’on ne sortira pas de prison sans procès. Si Dieu a prévu qu’on va mourir en prison, cela se fera, cela ne dépend pas de nous… Nous ne sommes pas contre lui, mais nous n’allons pas lui permettre de confisquer le pouvoir. Pour nous, aucun sacrifice n’est de trop quand il s’agit de la patrie».
La junte, après plusieurs soubresauts politiques, a dissout le FDNC. Les militaires accusaient les responsables du Front d’êtres derrière les violences à Cona-cris et refusaient tout dialogue avec eux. Mais pour Foniké Menguè, c’est la seule issue à la crise politique : «Notre combat, c’est pour le bonheur de tous les Guinéens, sans exception. Nous ne sommes pas contre quelqu’un. Nous n’étions pas contre Alpha Condé, nous luttions contre sa volonté de confisquer le pouvoir. Nous avons triomphé, le 3e mandat a été enterré le 5 septembre 2021 grâce aux efforts des militants pros démocratie. Mais la transition va dans la mauvaise direction. Ce que nous voulons, c’est la mise en place d’un véritable dialogue pour que nous puissions discuter». La junte militaire l’entendra-t-elle de cette oreille ?
Yacine Diallo