A l’occasion de l’assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) du 26 août, Joachim Baba Millimouno s’en est pris au porte-parole du gouvernent de la transition. Le coordinateur de la cellule de communication du parti a fait des révélations qui accableraient son ancien ami, Ousmane Gaoual Diallo.

Le divorce est bel et bien consommé entre l’UFDG et Ousmane Gaoual Diallo. Le porte-parole du gouvernement caresse le rêve de détrôner Cellou Dalein Diallo. Il ne rate aucune occasion pour décocher des flèches contre le parti et ses instances dirigeantes. Ousmane Gaoual tente aussi par tous les moyens de retourner les militants de l’UFDG, en accusant notamment Cellou Dalein de l’avoir injustement exclu et de refuser d’organiser le congrès pour le renouvellement des instances. Ses diatribes à répétition ont fini par sortir les responsables de l’UFDG de leurs gonds. Joachim Baba Millimouno, coordinateur de la cellule de communication du parti, l’accuse de semer la zizanie au sein des fédérations à l’intérieur du pays : « Il y a trois ou quatre jours, des personnes ont été envoyées à NZérékoré par le porte-parole du gouvernement, avec un ordre de mission pour jeter l’anathème sur l’UFDG. Mais l’envie obsessionnelle d’Ousmane Gaoual de voir l’UFDG se désagréger n’arrivera jamais». Selon lui, l’ancien député uninominal de Gaoual s’est enrichi sur le dos des militants du parti : «On connait quelqu’un qui a mis volontairement le feu à sa chambre, il a fait croire au monde que son bâtiment a pris feu. Des militants ont mobilisé plus de 150 000 dollars américains. Ces mêmes militants avaient mobilisé plus de 40 000 dollars américains pour ramener sa famille en Guinée. Il crache aujourd’hui dans l’assiette dans laquelle il mangeait». Joachim Baba Millimouno menace de faire des déballages sur la gestion de Gaoual quand il gérait la Cellule de communication du parti : «Qu’on ne nous amène pas à parler de comment le bureau de la cellule de communication a été construit. Jusque-là, on empêche les fédérations de l’Angola, du Gabon… de parler, parce que le Président Cellou n’est pas du genre à verser dans les basses manœuvres. Nous déballerons l’histoire des tablettes destinées à la sécurisation de nos votes en 2020. Nous déballerons le deal à la Maison centrale, nous montrerons son vrai visage».

Audio compromettant ?

Depuis quelques jours, un audio accablant le porte-parole du gouvernement circulerait. On l’entendrait dans cet enregistrement dire à un groupe de personnes que Cellou Dalein Diallo chercherait à placer Fodé Oussou Fofana à la tête de l’UFDG. De l’intox, répond Joachim Baba Millimouno : «Dans un audio qui circule depuis un certain temps, on raconte que Cellou Dalein veut donner le parti à Fodé Oussou au détriment des peuls. Est-ce que l’UFDG est un parti du Fouta ? Ce parti appartient à Cellou Dalein Diallo ? Qu’on arrête de se moquer des gens. On demande en même temps à l’UFDG de préparer un plan B, nous avons tous les plans. Tous ces plans-là sont Cellou Dalein Diallo ; celui qui va tenter de l’empêcher d’être candidat, marchera sur nos cadavres». 

Ousmane Gaoual expliquerait également qu’il avait dû forcer la main à Cellou Dalein pour être député uninominal de Gaoual en 2013 : «Il doit dire merci aux ressortissants de Gaoual, à leur tête maitre Amadou Sané. Il a présidé la délégation qui est allée voir le président Cellou pour le supplier de prendre Ousmane comme candidat de Gaoual. Ce sont eux qui l’ont présenté aux citoyens de Gaoual. C’est absurde de dire qu’il est allé aux élections contre la volonté du président, qu’il a fait campagne avec ses moyens».

Joachim Baba appelle El Hadj Saïdou Diallo, président du conseil des sages de l’UFDG et père d’Ousmane Gaoual à réagir : «C’est son fils qui veut salir l’héritage de ce qu’il a contribué à construire. Mais, il ne sort pas expliquer que ce n’est pas Cellou qui l’a exclu. Il était présent aux réunions qui ont exclu son fils. Par respect pour son âge, il doit le faire». Joachim Baba Millimouno met en garde le CNRD : « Ils n’ont consulté personne pour écrire la Charte de la Transition, ils doivent la respecter. S’ils essayent d’être candidats, on va partager le pays. Je ne le dis pas au nom de la Direction nationale, mais à mon nom».

Yacine Diallo