Encore des gamins tombés sous les balles, parce que les acteurs sociopolitiques et le pouvoir ne s’entendent pas. En Guinée, dans le combat des éléphants, ce sont les fourmis qui sont piétinées. Selon de nombreux témoins, c’est après les tirs des forces de défense et de sécu-raté que Souleymane Sow, 15 ans, Moussa Keita, 16 ans, Mamadou Pathé Baldé, 17 ans et Mamadou Tanou Diallo, 15 ans, sont morts entre le 4 et le 5 septembre, suite à la célébration de l’arrivée au pouvoir du CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement). Les impacts de balles sur leurs corps frêles sont visibles sur les images insoutenables qui ont circulé sur les réseaux sociaux. Pourquoi, ceux qui sont censés protéger les citoyens, surtout les plus vulnérables, tirent à balles réelles pour disperser une manif ?
D’aucuns diront que ceux qui sont sortis manifester sont responsables de leur sort. Or, nulle part dans nos textes de loi il est dit que quand on manifeste, on est puni par une balle à bout portant. A longueur de journée, on parle de démocratie, mais on n’en respecte aucune règle. Pourquoi des bidasses armés jusqu’aux dents peuvent faire usage d’armes à feu face à de manifestants désarmés ? Que dire de la proportionnalité des forces ? Le comble dans tout cela, c’est que ces marmots qui trinquent sous les balles assassines de la soldatesque n’auront pas justice comme les centaines d’autres tuées ces 15 dernières années. Leurs parents n’ont que leurs yeux pour pleurer et n’ont même pas droit à la consolation.
La Guinée devient-elle un pays dangereux pour les gamins ? En tout cas, à regarder dans le rétroviseur, l’on peut attester que ce pays ne fait presque rien pour protéger les marmots. Notamment sur le plan éducatif, de la santé et de la sécurité. Pourtant la Guinée a ratifié la convention des Nations unies sur les droits des enfants. Comment faire pour arrêter cette spirale de violence sur les marmots devenus du gibier en Guinée ?
Ibn Adama