Les ministres du Budget, de l’Économie et des Finances et celui du Plan et de la Coopération ont présenté lundi 11 septembre, la loi de Finances rectificative (LFR) exercice 2023, au CNT (Conseil national de la transition). L’Objectif est de dévoiler les modifications intervenues au cours de l’année, dans la mise en œuvre des projets et programmes d’investissements publics.

La loi de finances rectificative permettrait de corriger les prévisions initiales en cours d’exercice à travers la prise en compte des évaluations révisées des ressources de l’État, pour ajuster les écarts constatés entre les prévisions et les recettes effectivement encaissées.

Abordant le cadre macroéconomique qui a déterminé le contexte de d’élaboration de la loi de finances rectificative 2023, Rose Pola Pricemou, ministre du Plan et de la Coopération internationale déclare que sur la période 2021-2022, «l’économie guinéenne est restée résiliente, malgré le taux élevé d’inflation mondiale, le durcissement des conditions financières, la crise russo-ukrainienne et les effets persistants de la pandémie de Covid-19. La croissance économique s’est établie à 5,5% en 2022 contre 4,9% en 2021». Elle affirme que le taux d’inflation est passé de 12,5% en 2021 à 10,5% en 2022 et devrait atteindre 9,2% en 2023. «Cette tendance à la baisse est due aux réformes engagées par les autorités dans le cadre de la diminution des financements de l’État par la Banque centrale ; l’appréciation du taux de change et l’introduction de contrôles des prix face au choc sur les prix des produits alimentaires et des carburants». 

Dépenses ? 35 milliards en moins

Le ministre de l’Économie et des Finances, Moussa Cissé, a annoncé une baisse des dépenses d’investissements publics. Selon lui, le projet de la LFR-2023 se justifie par la révision à la hausse du taux de croissance économique à 6,1% contre 5,7% du PIB initialement prévu dans la LFI 2023 ; la faible mobilisation des ressources allouées aux dépenses d’investissement ; la baisse des ressources attribuées au Fonds national du développement local (FNDL) de 569 milliards à 429 milliards et la baisse des ressources accordées au Fonds d’investissement minier qui chutent de 189 à 143 milliards… «L’enveloppe globale prévisionnelle du PLFR 2023 dans son volet dépenses d’investissements publics se chiffre à 13 712 milliards GNF contre 13 748 milliards GNF prévus dans la loi de Finances initiale (LFI), soit une baisse de 0,3%, représentant 35 milliards GNF».

Recettes ? 1000 milliards en plus

Le ministre du Budget, Lancinet Condé, évoque des changements de nature à modifier les objectifs de la politique budgétaire établis dans la loi de Finances initiale (LFI) 2023, en tenant compte des évolutions récentes des agrégats macroéconomiques. «En matière de recettes, les prévisions sont revues à 29 029 milliards contre 27 910 milliards de la LFI (Loi de finances initiale 2023), soit une augmentation de 1 118 milliards (4,01%). Les dépenses passent de 36 106 milliards GNF à 37 058 milliards dans le PLFR 2023, soit une augmentation de 952 milliards… Les dépenses du budget général augmentent de 1 040 milliards par rapport aux prévisions initiales… Les prévisions des budgets d’affectation spéciale connaissent une baisse de 88 000 milliards, suite à une diminution des recettes qui en sont éligibles ».

À partir du 12 septembre, les conseillers nationaux du CNT se réuniront en commission pour examiner en profondeur ce projet de LFR-2023 en vue d’une éventuelle adoption. 

Abdoulaye Bah