Le 18 septembre, la salle des Congrès du Palais du peuple a servi de cadre à la célébration, en différé, de la journée internationale de l’Africaine. La cérémonie organisée par le caucus des femmes parlementaires du Conseil national de la transition (CNT). La fête de la femme africaine a été instituée le 31 juillet 1962, date marquant la création de «l’Organisation Panafricaine des Femmes».

Cette commémoration vise à rendre hommage aux pionnières qui ont œuvré pour le respect des droits de l’Africaine. Le Premier ministre, Bernard Goumou et le président du CNT, Dansa Kourouma, ont rehaussé l’évènement de leur présence.

La cérémonie était prévue à 8h 30, mais elle n’a démarré qu’à 13h 30 minutes, avec une prestation de quelques artistes locaux comme la troupe de Fatoumata Kouyaté dite « Djely Guinè » et la chanteuse Mariama Kesso, accompagnée de son époux Pathé Moloko Diallo.

Hadja Maimouna Yombouno, première vice-présidente du CNT, trouve que le respect des droits de la femme a connu une avancée significative ces dernières années, sur le plan régional, sous régional et l’international : « Célébrer la femme africaine, c’est de se rappeler qu’elle a joué et continue de jouer un rôle majeur depuis l’accession de la Guinée à son indépendance. C’est elle qui produit la majeure partie de la culture en Afrique. Elle assure 40% des travaux agricoles. Au plan national, les femmes ont joué un rôle prépondérant dans le processus de la décolonisation à travers leur participation à la lutte politique. Après l’accession de notre pays à l’indépendance, elles ont usé de leur position dans les instances de la vie pour faire respecter la femme défavorisée. Sur cette liste, on peut citer l’héroïne M’Balia Camara, Hadja Mafory Bangoura, Hadja Makalé Camara et tant d’autres qui nous ont inspirées. Célébrée cette journée, c’est aussi une manière pour les femmes du CNT de saluer les efforts des femmes africaines ».

Hadja Maïmouna Yombouno

Au nom de toutes les femmes du CNT, la 1ère vice-présidente a plaidé auprès des autorités pour que cette journée soit un rendez-vous annuel à l’image du 8-Mars, célébré comme Journée internationale des droits des femmes. « Nous adressons un plaidoyer aux nouvelles autorités ici présentes, pour la consécration du 31 juillet de chaque année comme célébration de la Journée internationale de la femme africaine. Le rôle historique joué par les femmes en Afrique témoigne de leur capacité à réaliser et conduire les changements sur le continent ».

Le Premier ministre, Bernard Goumou, a salué les efforts du gouvernement dans le cadre du respect des droits de la femme. Pour lui, c’est une première que le niveau de représentativité des femmes dans les instances de prise de décision atteint 30% en Guinée. « Néanmoins, je prends acte du plaidoyer soumis par les femmes de l’organe législatif de la transition. Ce plaidoyer, à un moment où les notes sur le débat d’orientation constitutionnelle sont fraîches, va sans doute soutenir et impulser davantage nos efforts en cours pour notre avenir commun. Au niveau décisionnel, le Président de la Transition a porté à 30% le taux de représentativité des femmes. C’est du jamais vu dans l’administration publique. Ce n’est pas suffisant, mais cet effort considérable est à saluer ».

Pour sa part, Aminata Bah, la présidente du Caucus des conseillères du CNT n’a pas tardé de dénoncer la faible représentativité des femmes dans les instances de prise de décision : « En Guinée, les femmes représentent près de 52% de la population et jouent un rôle important dans le développement socioéconomique du pays. D’abord très actives dans le secteur agricole et informel, elles s’illustrent de plus en plus dans tous les domaines d’activité. Malgré leur présence dans la vie publique, économique, professionnelle, politique et socio-culturelle, leur représentativité dans les instances de prise de décision dans la vie publique et politique demeure insuffisante ».

Rappelons que cette année, c’est sous le thème principal « le savoir-faire et le potentiel des femmes au service de la paix en vue d’accélérer la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) » que cette journée a été célébrée en Afrique, pout la 61ème fois.

Au terme de cette activité, les femmes du CNT ont lancé le projet de promotion de la participation politique et du leadership de la femme, appelé les quatre (PLF). Une initiative qui vise à mobiliser les ressources en faveur de la participation des femmes aux prochaines échéances électorales.

Kadiatou Diallo