Le 23 septembre, en assemble générale hebdomadaire à Gbessia (Matoto), le bureau politique national du Rpg arc-en-ciel a accusé le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD) de vouloir se maintenir au pouvoir.
Le discours du Président de la Transition, Mamadi Doumbouya, à la tribune de l’ONU le 21 septembre, ne rassure pas la classe politique guinéenne. Mohamed Lamine Kamissoko, membre du bureau politique du Rpg arc-en-ciel, déclare que tout est maquillage. « La vraie volonté du CNRD est de confisquer le pouvoir. Mais au moment venu, les Forces vives de Guinée se feront entendre et se feront respecter. Le peuple est souverain, un pouvoir de transition ne peut s’exprimer en son nom. Les membres du CNRD ne sont pas élus, ils sont venus au pouvoir par les armes et gouvernent par les armes. Ce sont nos frères, mais j’ai l’impression qu’ils ne connaissent pas le peuple de Guinée. S’ils pensent qu’ils vont conserver le pouvoir par les armes, ils se trompent. »
Mohamed Lamine Kamissoko déclarent que les putschistes africains auraient chacun ourdi son coup d’Etat pour une puissance occidentale. «Ce n’est pas du panafricanisme ! Ce n’est pas un éveil de l’Afrique. Comment se fait-il qu’en Guinée vous dites que la France est mauvaise, alors que vous applaudissez l’homme de la France : Mamadi Doumbouya. Quelle contradiction ! »
Un autre membre du bureau politique du RPG, l’ancien ministre Marc Yombouno, dénonce que nombreux mensonges ont été distillés autour d’Alpha Condé et de sa gouvernance. Selon lui, si une élection était organisée au lendemain du putsch 5 septembre 2021, le Rpg arc-en-ciel allait perdre, à cause des « mensonges portés » contre Alpha Condé. « Deux ans après, les masques sont tombés : le chat est reconnu chat, l’hyène l’est restée, le lion est reconnu comme tel. Il y avait des puissances occidentales qui ont soutenu le putsch contre Alpha Condé pensant qu’il est mauvais. Mais, ce qui a été dit à la tribune de l’ONU a fait tomber les masques. Les puissances occidentales ont honte aujourd’hui d’Alpha Condé. »
Quel panafricanisme
« Les gens ne connaissent pas le panafricanisme. Ils n’ont qu’à lire les tomes de Sékou Touré. Le panafricanisme, ce n’est pas de grand discours, ni de s’enfermer et dire n’avoir pas besoin des autres. Avant qu’Alpha Condé ne soit désigné président de l’Union africaine, il y avait beaucoup de fonds déboursés par l’Union européenne. A la présidence de l’UA, il a demandé 2% sur les exportations de chaque pays, pour financer le fonctionnement de l’UA. C’est cela le panafricanisme », clame Marc Yombouno, qui enchaîne : « On était contre le troisième mandat d’Alpha Condé. Aujourd’hui, le papa chéri de quelqu’un est Paul Kagamé, candidat à un quatrième mandat. Ceux qui ont condamné Alpha Condé, encouragent, applaudissent et soutiennent Paul Kagamé, c’est illogique. Cela veut dire que la figure d’Alpha Condé ne plaisait pas à certains, non pas ce qu’il faisait. » Il indique que la stabilité est un signe de développement et que l’alternance n’est pas forcément un signe de la démocratie.
Sidiki Touré, le président du bureau national de la Jeunesse du parti, dénonce un coup d’État « brutal » contre Alpha Condé. « Conjugaisons nos efforts pour reprendre notre pouvoir. On ne va plus se laisser faire ! » Au Rpg arc-en-ciel, le retour à l’ordre constitutionnel n’est rien d’autre que le retour d’Alpha Condé au pouvoir.
Yaya Doumbouya